OPE géante dans l'assurance nord-américaine

Les Canadiens sont décidément bien friands d'acquisitions géantes en cette rentrée. Après Alcan qui est sur le point d'avaler Pechiney, c'est l'assureur de Toronto Manuvie qui a annoncé avoir conclu hier soir le rachat de l'américain John Hancock Financial Services. L'opération se fera par échange d'actions et s'élèvera à 14,8 milliards de dollars canadiens, soit près de 10,8 milliards de dollars américains. Il s'agit ni plus ni moins de l'opération la plus importante cette année sur les marchés d'outre-Atlantique.La nouvelle société aura évidemment une taille impressionnante. Au vu des résultats de 2002, le nouveau groupe peut prétendre à un chiffre d'affaires de 25,6 milliards de dollars américains pour un bénéfice net de 1,4 milliard de dollars. Les actifs gérés par cette société qui deviendra le numéro deux nord-américain et le numéro cinq mondial du secteur s'élèvent à 246 milliards de dollars américains. Le nouveau groupe sera basé à Toronto et Boston. Son PDG sera l'actuel président de Manuvie Dominic d'Alessandro et son directeur exécutif et président sera David d'Alessandro, ancien directeur général de John Hancock. Quoique homonymes, les deux hommes n'ont aucun lien de parenté. Selon un porte-parole de Manuvie, cette fusion géante va permettre des économies de 255 millions de dollars américains en trois ans. Le groupe s'est cependant refusé à évoquer d'éventuelles compressions de personnel, estimant qu'il est encore trop tôt. Reste que de l'avis de plusieurs observateurs, l'opération a du sens. Un gérant américain interrogé par Bloomberg indique ainsi que l'acquisition de John Hancock "colle parfaitement à la stratégie de Manuvie". Et d'ajouter, optimiste : "ces derniers ont déjà fait des acquisitions qui se sont révélées très profitables". Le marché, lui, ne sera pas surpris par l'annonce de cette OPE. Vendredi, le titre John Hancock avait grimpé de 7% à New York et David d'Alessandro ne faisait pas mystère, depuis plusieurs mois, de sa volonté de céder l'assureur de Boston à un plus gros poisson. La question est désormais de savoir si cette opération géante en annonce d'autres. David d'Alessandro répond positivement : "la consolidation de notre secteur est non seulement inévitable, mais encore nécessaire pour que des sociétés de notre taille soient concurrentielles et poursuivent leur croissance", a-t-il ainsi indiqué. Dans ce cas, tout le secteur, en Europe comme en Amérique du Nord, pourrait s'agiter.
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