Steve Ballmer a peur de Linux

Signe que la situation est en train de changer, le directeur général de Microsoft, Steve Ballmer, calme peu à peu son arrogance. Le patron de l'écrasant leader mondial de logiciels a admis dans un courrier électronique adressé à ses employés que la société n'échappait pas à la concurrence de Linux et pourrait pâtir d'une conjoncture économique morose. "Sur le long terme, je suis optimiste en ce qui concerne les opportunités de croissance. Mais nous devons affronter d'importants défis sur le court et le moyen terme", a avoué Steve Ballmer dans un e-mail adressé à ses 50.000 employés. "Dans un environnement de restriction de budgets IT, les logiciels non-commerciaux tels que Linux ou OpenOffice sont considérés comme étant des alternatives assez bonnes et gratuites"."L'adoption de Linux par IBM lui a donné de la crédibilité", a-t-il également écrit, tout en critiquant un système d'exploitation qui repose sur la bonne volonté de développeurs bénévoles, sans attache les uns avec les autres. Mais Microsoft s'apprête à passer à l'offensive. Steve Ballmer a assuré que la firme de Seattle relèverait le défi grâce à son nouveau système d'exploitation, baptisé "Longhorn", et qui sortira dans deux ans. Longhorn doit justement pallier le principal défaut reproché à Windows: la nouvelle plate-forme sera conçue de manière à faciliter aux développeurs la conception et l'intégration des logiciels et autres applications.Depuis quelque temps déjà, Microsoft multiplie les mesures pour faire face à Linux. Sur le marché des serveurs notamment. La presse américaine a récemment révélé que le groupe aurait créé un fonds de 180 millions de dollars pour consentir des rabais sur son système d'exploitation pour serveurs pour mieux concurrencer Linux. Le cabinet IDC estimait fin avril que le nombre de serveurs tournant sous Linux allait connaître un taux de croissance annuel de 33,6 %, pour porter sa part de marché à plus de 25 % d'ici à 2006.
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