Descente aux enfers pour le titre Euro Disney

Comme sur une attraction imaginaire d'Euro Disney que l'on pourrait baptiser le toboggan infernal, l'action du parc de loisirs s'effondre ce matin à la Bourse de Paris. Perdant près de 23% dans les premiers échanges, le titre a ensuite vu sa cotation suspendue. A la clôture, l'action termine en baisse de 11,48% à 0,54 euros. Cette débandade des investisseurs fait suite au communiqué diffusé hier soir par la direction d'Euro Disney (lire ci-contre). Le groupe a d'une part annoncé qu'au troisième trimestre de son exercice (avril-juin) son chiffre d'affaires avait enregistré un recul de 7% à 275,6 millions d'euros. Cette érosion de l'activité, due, selon le groupe, au ralentissement du tourisme en Europe et aux conflits sociaux en France, a conduit le groupe à préciser que la société ne pourra pas atteindre "les niveaux de fréquentation et de taux d'occupation initialement attendus". Plus grave encore, cette désaffection du public place le groupe dans une situation financière très délicate. Euro Disney admet que, pour la première fois depuis 1994, il ne pourra respecter certains de ses engagements bancaires en 2003 et 2004. Le groupe doit donc réaménager sa dette (lire ci-contre), il a entamé dans ce but des négociations avec ses banques, et trouver des financements complémentaires auprès de sa maison mère The Walt Disney CO.Même si le titre est sanctionné en Bourse, les analystes du secteur estiment improbable un dépôt de bilan de la société. Ainsi le courtier Fideuram Wargny pense dans une note que "compte tenu des emplois créés par la société (directs et indirects), Euro Disney va parvenir à un accord avec la CDC, son principal créancier". Chez Aurel Leven, on partage ce point de vue tout en restant méfiant à l'égard de cette valeur. Ainsi Tristan d'Aboville déclare ne pas croire à "un dépôt de bilan immédiat comptetenu des relations d'Euro Disney avec les collectivités locales, (la société est le premier employeur de Marne la Vallée) qui continueront de soutenir le groupe". Cependant il juge que "la situation d'Euro Disney reste néanmoins très préoccupante" et ne voit pas "d'intérêt pour l'actionnaire à travers ce dossier puisque nous ne voyons pas à moyen terme de perspectives de distribution de dividendes".
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