ABB lance un plan de refinancement

ABB veut passer à la vitesse supérieure. En marge de la présentation de ses résultats trimestriels, le conglomérat industriel helvético-suédois a en effet présenté un plan de refinancement qui, si l'on en croit le PDG d'ABB Jürgen Dormann, est "une étape décisive sur la route du succès durable".Ce plan repose sur trois "pilliers". D'abord, le groupe va lancer une augmentation de capital de 2,5 milliards de dollars. Cette émission de 960 millions d'actions nouvelles à 3,40 francs suisses l'unité (soit une réduction de 50% par rapport au prix de clôture de lundi) est entièrement garantie par "un groupe de banques" non précisé. Deuxième "pilliers", ABB a obtenu une nouvelle facilité de crédit de 1 milliard de dollar. Si le groupe affirme ne pas vouloir dans l'immédiat avoir recours à cette facilité, il souligne dans son communiqué, qu'elle "permettra de renforcer sa flexibilité financière". Enfin, dès que les conditions de marché le permettront, ABB émettra des obligations pour un montant global de 650 millions d'euros. Le but de cette émission sera "de stabiliser à long terme le profil d'endettement du groupe". ABB devrait donc encaisser dans l'absolu jusqu'à 4,5 milliards de dollars. En fait, ce plan répond à une double fonction. D'une part, renforcer l'idée qu'ABB bénéficie du soutien des banques, et, d'autre part, permettre au groupe de réduire sa dette colossale de 8,5 milliards de dollars. Car, si Jürgen Dormann a confirmé les objectifs du groupe concernant la dette et la performance opérationnelle pour 2005, force est de constater qu'il n'a pas atteint son objectif pour 2004. Il s'était en effet engagé à réduire la dette de 2 milliards de dollars avant la fin de cette année. Un but qui supposait une vente avant cette date de la division pétrochimique OGP. Or, si ABB a confirmé qu'il avait signé un "accord préliminaire" avec un consortium privé mené par JP Morgan et 3i Group pour la vente de cette division, la conclusion de l'affaire ne devrait pas intervenir avant la fin de 2003. Il est vrai que le réglement de l'affaire des préjudices causés par l'amiante au sien d'OGP traine encore. ABB devrait donc en 2004 récupérer entre 925 et 975 millions de dollars. Tout ceci devrait donc permettre à ABB de voir plus sereinement l'année 2004. D'autant que les résultats semblent s'améliorer. Au troisième trimestre, le chiffre d'affaire a progressé de 7% à 4,8 milliards de dollars, et les commandes ont progressé de 4% à 4,41 milliards de dollars. Grâce à sa politique de réduction de coûts (5.600 postes supprimés cette année et 190 millions de dollars d'économies au troisième trimestre), le groupe industriel est parvenu à afficher un résultat opérationnel positif de 262 millions de dollars contre une perte de 86 millions un an auparavant. Du coup, la marge opérationnel atteint entre juillet et septembre 5,5% du chiffre d'affaires, soit un chiffre supérieur aux objectifs du groupe. En revanche, la perte nette d'ABB se creuse : 279 millions de dollars au troisième trimestre 2003, contre 148 millions de dollars sur la même période de l'an passé. Une mauvaise performance due à l'augmentation des frais financiers liés aux obligations convertibles émises durant le trimestre et la poursuite des frais concernant l'amiante. Le directeur financier Peter Voser a cependant estimé que le groupe devrait pouvoir retourner à la profitabilité durant l'année 2004. Plus que jamais donc, ABB semble avoir réussi là où Alstom a échoué. A Zurich, le titre ABB, après avoir cédé en début de séance plus de 2,5%, a finalement gagné 7,66% à 7,32 francs suisses.
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