L'exemple américain

Il y avait longtemps (cinq ans, en finance, c'est une éternité) qu'une banque américaine importante n'était pas passée sous la coupe d'une de ses consoeurs. Le mariage entre Bank of America et Fleet Boston, ne constitue pas simplement la naissance du deuxième groupe financier américain derrière Citigroup, c'est aussi le signal de la reprise des grandes manoeuvres. 47 milliards de dollars : la transaction frappe en effet par son montant. Mais elle signifie aussi clairement que le mouvement de concentration dans l'industrie bancaire nord américaine n'est pas achevé. Loin s'en faut. Les premiers signes de reprise économique étant là, et les marchés étant stabilisés, il n'en faut pas plus pour que les dirigeants les plus entreprenants repartent à l'offensive. Ce qui pourrait d'ailleurs donner des idées de ce côté-ci de l'Atlantique. La finance britannique a déjà donné l'exemple, et la France a timidement embrayé avec les rapprochements de BNP et Paribas puis, tout récemment, du Crédit Lyonnais et du Crédit Agricole. Mais ailleurs en Europe (Allemagne, Italie...), le marché bancaire reste très morcelé. Surtout, à ce jour aucune opération transnationale d'envergure n'a été lancée, et encore moins menée à bien. De fait, si quelques dossiers ont été examinés à la loupe (notamment par BNP Paribas), il semble qu'à chaque fois les risques d'exécution (en fait d'échec du rapprochement) ont été suffisamment pris au sérieux pour enterrer ces projets. On est loin de l'époque où l'avènement de l'euro était, entre autres facteurs positifs, présenté comme un élément favorisant l'émergence de groupes bancaires à l'échelle véritablement européenne. Le marché unique est là, la monnaie unique aussi mais les frontières bancaires n'ont toujours pas disparu.
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