Les clients particuliers sauvent l'exercice 2002 de Citigroup

Par latribune.fr  |   |  602  mots
Si les consommateurs sont vus depuis plusieurs mois comme l'un des derniers piliers de la croissance économique, leur comportement constitue du même coup un soutien appréciable pour les établissements financiers américains. Après avoir déjà mis en relief ce phénomène au troisième trimestre, Citigroup en apporte une nouvelle fois la preuve ce mardi. Car c'est bien la division "global consumer" (grand public) qui a permis à l'ensemble du groupe d'afficher un résultat annuel "record" de 15,28 milliards de dollars (2,94 dollars par action), en hausse de 8% et globalement en ligne avec les attentes de Wall Street, pour des revenus en progression de 7%, à 75,76 milliards de dollars.Ce pôle d'activité qui regroupe la collecte des dépôts ou encore les crédits à la consommation a en effet affiché une hausse de son bénéfice de 26% au quatrième trimestre (2,37 milliards de dollars) et de 21% sur l'ensemble de l'année (8,42 milliards de dollars). Chacun des sous-secteurs a apporté sa contribution, qu'il s'agisse des cartes de crédit (bénéfice trimestriel en hausse de 30%), du crédit à la consommation (+15%) ou de la banque de détail (+25%).Mais le groupe ne peut pas se vanter d'avoir obtenu le même succès dans toutes ses divisions. En premier lieu, la banque d'affaires a vu son résultat net reculer de 905 à -344 millions de dollars sur le quatrième trimestre et son profit annuel se tasser de 33%, à 3,02 milliards de dollars. Il ne s'agit pas là d'une surprise, dans la mesure où Citigroup avait annoncé fin décembre qu'il allait passer une provision de 1,5 milliard de dollars au quatrième trimestre. Et c'est cette division banque d'affaires qui en supporte la plus grosse partie, avec une charge 1,3 milliard de dollars. La provision a pour but de couvrir l'amende de 400 millions de dollars que Citigroup s'est engagé à régler pour le scandale des analyses biaisées, mais aussi d'éventuels coûts judiciaires supplémentaires pouvant découler de cette affaire. Conséquence: elle a entraîné vers le bas le résultat trimestriel de l'ensemble du groupe, qui est ressorti en baisse de 37%, à 2,43 milliards de dollars, entre octobre et décembre.Par ailleurs, comme la plupart des groupes financiers de la planète, Citigroup a fait les frais de la déprime des marchés en 2002. Ainsi, son pôle de clientèle privée (services aux clients aisés) a affiché un résultat en baisse de 19% (153 millions de dollars) sur le dernier trimestre et de 7% (722 millions) sur l'ensemble de l'année. Le groupe explique que la baisse des résultats provient principalement d'une "plus faible valorisation des actifs". Citigroup est en revanche nettement mieux parvenu à limiter la casse sur son pôle "global investment management", qui comprend l'assurance vie et la gestion d'actifs et dont le bénéfice a progressé de 5% au quatrième trimestre et de 13% sur l'année. En ce qui concerne plus particulièrement la gestion d'actifs, le volume de collecte a permis de compenser l'effet de la baisse des marchés.Il y a un mois, Sanford Weill, le président de Citigroup, semblait désireux de tourner rapidement la page de 2002, année marquée par la crise boursière et les scandales financiers. C'est désormais chose faite et, même si l'année écoulée n'a pas été catastrophique pour l'établissement américain, Citigroup entend rebondir dans les plus brefs délais comme l'indique Sanford Weill, qui ambitionne "une croissance des résultats à deux chiffres" en 2003.Deux heures après l'ouverture de Wall Street, l'action Citigroup cède 1,09%, à 36,40 dollars.