Gucci fait de nouveau trébucher PPR

Depuis deux mois Gucci ne réussit guère à PPR. Alors que début décembre l'avertissement de la maison florentine (voir ci-contre) avait entraîné une chute du titre de son actionnaire majoritaire de 9%, c'est encore Gucci qui est mis en avant pour expliquer la glissade de 5,59%, à 62,45 euros, dont est victime PPR ce mercredi.Outre des rumeurs relayées par le Wall Street Journal d'un possible départ du patron de Gucci, Domenico de Sole, lorsque PPR en prendra le contrôle en 2004, les opérateurs justifient ce repli par le report de l'objectif de rentabilité pour Yves Saint-Laurent (propriété de Gucci).En décembre (voir ci-contre), Gucci avait déjà laissé entendre qu'YSL pourrait ne pas atteindre la rentabilité aussi tôt que prévu, soit en 2004. Et mardi soir, lors d'une réunion d'analystes, Domenico de Sole s'est montré un peu plus précis en repoussant cet objectif d'un an en raison du climat économique tendu et des craintes de guerre en Irak pouvant peser sur les dépenses des consommateurs. Ce qu'a confirmé à Reuters un porte-parole du groupe. "Nous pensons que, compte tenu des circonstances économiques actuelles, la première année de profitabilité pour Yves Saint-Laurent sera 2005", a-t-il indiqué.Un point qui a retenu l'attention des analystes. Ainsi, Merrill Lynch, qui insiste sur le défi que constitue pour le secteur du luxe l'environnement macro-économique et géopolitique, estime qu'YSL est "le principal facteur d'incertitude" pour Gucci.Et ceci paraît d'autant plus préoccupant pour le marché qu'en trame de fond demeure également le problème de la reprise de Gucci par PPR, qui aura lieu en 2004 - PPR s'est engagé à lancer une OPA sur Gucci si en mars 2004 le cours de la maison florentine n'atteint pas 101,50 dollars. A cet égard, les craintes sont également nourries par l'article du Wal Street Journal qui dans son édition de mercredi écrit que "le pari de Pinault sur Gucci menace son empire".Certes, PPR procède depuis quelques mois à des rachats de titres Gucci sur le marché - il peut le faire jusqu'à hauteur de 70% du capital de Gucci - pour limiter le coût global de son acquisition (voir ci-contre). Néanmoins, le quotidien déplore que le groupe français ait dû "céder certains de ses actifs les plus rentables pour lever du cash". Un point de vue proche de celui de Merrill Lynch qui de son côté parle de destruction de valeur, pouvant augmenter à court terme, alors que le groupe a décidé de porter à plus de 61% sa participation d'ici au mois d'avril.Bien sûr, certains relèveront qu'il n'y a là rien de vraiment nouveau. Mais, comme le rappelle un analyste cité par Reuters, "dans le contexte actuel de marché, le fait que ce soit écrit noir sur blanc suffit à faire baisser le titre".
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