TotalFinaElf dopé par les cours du brut

Après les résultats trimestriels record affichés par divers groupes pétroliers américains et européens la semaine dernière (lire ci-contre), on pouvait s'attendre à des chiffres de qualité chez TotalFinaElf. Le groupe français n'a pas déçu, puisqu'il a annoncé ce matin un bénéfice trimestiel bien meilleur qu'attendu.A 2,12 milliards d'euros, le résultat net a gagné 49% en un an. Les analystes sondés au préalable par Reuters n'attendaient qu'un chiffre de 2,04 milliards d'euros, traduisant une progression de 44%. Bénéficiant d'une contraction de 4% du nombre de titres en circulation depuis l'an dernier, le bénéfice par action (BPA) affiche une performance encore meilleure. Il s'est apprécié de 55%, à 3,28 euros.Comme l'ont déjà révélé les groupes qui ont publié des chiffres la semaine passée, l'explication de cette envolée est simple: entre les premiers trimestres 2002 et 2003 le prix moyen du baril de Brent a grimpé de 21,1 à 31,5 dollars. Si l'on ajoute à cela la progression de 5% de la production d'hydrocarbures, on comprend mieux la qualité des résultats de la division amont de Total, dont le bénéfice opérationnel a été amélioré de 50%, à 3,02 milliards d'euros.Mais l'envolée est encore plus impressionnante du côté de l'aval, où le résultat opérationnel est tout simplement passé de 295 millions à 779 millions d'euros. "Cette progression est due avant tout au rétablissement spectaculaire des marges de raffinage dans un contexte de rigueur climatique dans l'hémisphère nord", précise le communiqué du pétrolier. De fait, les marges ont été multipliées par 13,5, à 32,3 dollars la tonne.Malgré la performance globale du groupe, les esprits les plus tâtillons relèveront certainement que le Français est resté un peu en-deça de ses concurrents dont les résultats ont doublé, voire triplé pour certains. Cela tient simplement au fait que Total a subi l'impact de la baisse du dollar, ce qui n'a pas été la cas pour les autres puisqu'ils utilisent la devise américaine pour établir leurs comptes.Dans son communiqué, Total souligne qu'en un an, le billet vert a perdu 18% face à la monnaie européenne. Et pour montrer l'effet néfaste de cette baisse sur ses comptes, il ajoute qu'en dollars, son BPA a progressé de 90%, à 3,52 dollars. Ce qui est nettement plus proche des envolées révélées la semaine dernière par la concurrence.Pour les mois à venir, il paraît difficile d'envisager un maintien de la tendance. Toutefois, Total estime que "l'environnement pétrolier reste relativement favorable malgré la baisse brutale des prix du brut". Bref, le groupe espère toujours voir sa production d'hydrocarbures croître de 5% sur l'année. Quant au BPA, il devrait profiter du programme de rachat d'actions que le groupe dit avoir poursuivi en avril.Réunie devant ses actionnaires à l'occasion de l'assemblée générale, la direction a également été interrogée sur sa stratégie pour les prochains mois. En réponse, le groupe a été catégorique. Il n'est pas question de participer à une éventuelle privatisation d'EDF/GDF ou de se lancer dans des acquisitions. "On n'a pas fait de la place dans le nom pour pouvoir y accrocher d'autres noms", a déclaré le PDG Thierry Desmarest, faisant référence à la nouvelle dénomination de son groupe. Les actionnaires ont en effet adopté la résolution présentée en février et visant à modifier le nom du groupe, qui à l'avenir se nommera simplement Total.En Bourse, l'action gagne 2,52% à 125,90 euros en fin de journée.
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