Giat va fermer plusieurs sites

Le groupe public d'armement terrestre va subir une sévère cure d'amaigrissement. Son nouveau plan de relance, annoncé ce lundi, prévoit en effet une profonde restructuration du groupe et la suppression de 3.750 emplois d'ici 2006. Le PDG Luc Vigneron a fait part aujourd'hui aux syndicats CFDT, CGT et CGC, réunis en comité de groupe, de son objectif d'arriver à un effectif de 2.500 salariés d'ici 2006 au niveau du groupe, qui en compte aujourd'hui 6.250. Une somme de 850 millions d'euros sera consacrée à ce plan de restructuration, essentiellement pour les mesures sociales et le coût des fermetures. Concocté depuis des mois par le cabinet du ministère de la Défense et la direction du groupe public, le plan prévoit la fermeture d'ici 2006 de deux sites (Saint-Chamond, dans la Loire et Cusset, dans l'Allier) ainsi que celle, partielle, de l'établissement de Tarbes (Hautes-Pyrénées). D'autre part, Giat Industries devrait donner naissance, d'ici 2005, à la création d'un "Giat nouveau", Giat Systèmes, composé de 4 établissements principaux (Versailles, Bourges, Roanne et La Chapelle). Ceux-ci regrouperont le coeur du métier, les armes et les munitions. Dépendront de ce noyau trois établissements complémentaires - Toulouse, Tulle, et ce qui reste de Tarbes - voués à être filialisés à plus ou moins long terme. Enfin, près d'une dizaine de filiales à 100% seront externalisées, par cession partielle ou totale.L'actuelle maison-mère, Giat SA, restera en place pour "gérer le passé", soit les fermetures de sites, les baisses d'effectifs, les contrats en perte, "bref un véritable mouroir", selon la CGT. Lundi, dès que le plan a été rendu public, les salariés des principaux sites concernés ont exprimé leur colère et leur refus du plan de restructuration lors de manifestations à Saint-Chamond, Bourges, Roanne ou Tarnes. Depuis 1988, c'est le sixième plan de restructuration pour Giat, qui comptait quelque 18.000 salariés au début des années 1990. Le groupe, détenu à 99,9% par l'Etat, est spécialisé dans la fabrication de véhicules blindés (essentiellement le char Leclerc), de systèmes d'armes et de munitions. Ses activités s'adressent également à l'armée de l'air, à la marine et aux forces de gendarmerie et de police. En 2002, Giat a enregistré une perte nette de 118 millions d'euros et ses prises de commandes ont chuté de 61%, à la suite principalement de la fin du contrat des 400 chars Leclerc passé en 1993 avec les Emirats arabes unis.
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