Nouvelle secousse sur les marchés

Oubliée la guerre éclair. Oubliée une levée rapide des incertitudes qui aurait permis aux marchés de rebondir. Désormais, chaque jour qui passe laisse un peu plus craindre un enlisement du conflit. Et un tel scénario ne serait pas de bon augure pour l'économie.C'est ce raisonnement qui semble aujourd'hui dominer sur les marchés. Après s'être déjà montrés hésitantes tout au long de la semaine passée, les places du Vieux continent s'enfoncent purement et simplement dans la déprime ce lundi. Principal témoin de ce comportement, l'Euro Stoxx 50 perd 4,5% à l'heure de la clôture de Paris. La tendance est à peu près la même partout en Europe, de Francfort (-4,54%) à Amsterdam (-5,18%), en passant par Paris (-4,19%). Et aux Etats-Unis, les indices sont fortement dans le rouge: une heure après l'ouverture, le Dow Jones et le Nasdaq perdent plus de 2%.Sur le plan sectoriel, aucun des dix-huit segments recensés par Stoxx n'est dans le vert. Et pour une fois, ce ne sont pas les traditionnelles valeurs des technologies (-6,2%), des télécommunications (-3%) ou des médias (-5,2%) qui sont les plus affectées, mais bien celles de l'assurance (-6,5%), sur lesquelles la chute des marchés fait de nouveau peser le spectre d'une insuffisance de fonds propres.Il faut dire que, si les inquiétudes des investisseurs la semaine passée se basaient sur un sentiment encore un peu flou, elles sont maintenant fondées sur des éléments de plus en plus concrets.Publié vendredi après-midi, l'indice de confiance du consommateur de l'Université du Michigan a chuté en mars à 77,6, son plus bas niveau depuis près de 10 ans. Or, les dépenses de consommation contribuent aux deux-tiers de l'activité économique outre-Atlantique. Certains n'hésitent donc plus à prédire des jours sombres. Ainsi, dans l'hypothèse maintenant envisageable d'une guerre durant trois mois, "si on devait assister à une sorte de scénario terrible d'embrasement généralisé avec un M. Hussein imprévisible - qui sait ce qu'il nous réserve - et que le marché angoisse de plus en plus à l'idée de très mauvaises surprises, alors cette période de trois mois pourrait vraiment plonger les Etats-Unis dans la récession", considère Kevin Hassett, de l'American Enterprise Institute.Moins catégorique, Michael Prell, ancien responsable de la recherche de la Réserve fédérale, envisage quant à lui des "perturbations économiques extrêmement graves", principalement si les Etats-Unis devaient de nouveau être la cible d'actes terroristes.En résumé, à l'images des observateurs, les marchés semblent progressivement convaincus que cette guerre n'est que le prélude à une longue période d'instabilité. "L'incertitude géopolitique ne va pas simplement disparaître avec le départ de Saddam Hussein", ajoute Michael Prell. Une opinion partagée par Eric Engen, de l'American Enterprise Institute. "Dans le contexte actuel, on s'inquiète de ce qui va se passer dans d'autres régions du monde", remarque-t-il.Ce manque de visibilité sur la durée du conflit et ses suites profite bien évidemment aux cours du pétrole, qui restent élevés. En fin d'après-midi, le baril de Brent pour livraison en mai gagne 77 cents, à 27,12 dollars. En revanche, le billet vert continue à faire les frais de la situation. L'euro vaut désormais 1,0904 dollar.
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