Le discours peut désormais sembler manquer d'originalité. Mais, à l'image de nombreux autres groupes, Axa a bel et bien été pénalisé par la dégringolade du dollar au premier trimestre. Son chiffre d'affaire a ainsi reculé de 3,3% en un an, à 20,43 milliards d'euros. Dans son communiqué, le groupe ne précise pas l'impact des seuls taux de change. Néanmoins, il fournit des indications à données comparables, qui prennent également en compte la vente de certaines filiales et "la mise en run-off" des activités de réassurance aux Etats-Unis.Dans cette configuration, les comptes sont plus réjouissants, le taux de croissance ayant atteint 5,9%. Sans surprise, les pôles "vie/épargne/retraite" et "dommages" ont permis de compenser le tassement des autres activités, dont la gestion d'actifs et l'assurance internationale.En "vie/épargne/retraite", le chiffre d'affaires, de 12,12 milliards d'euros, est resté stable en données publiées et a progressé de 13% en comparables. Le groupe a bénéficié de marchés porteurs, principalement en France, en Belgique, au Japon et aux Etats-Unis. En "dommages", le marché s'est révélé plus difficile. Mais, "au travers de hausses de tarifs modérées et d'une croissance de ses parts de marché", Axa est parvenu à améliorer ses revenus de 4,3% en comparable (5,33 milliards d'euros).A l'inverse, et les analystes s'y attendaient, la division "assurance internationale" a souffert, avec une activité en baisse de 25,3% en brut et de 13,8% en comparable (2,02 milliards). C'est principalement la réassurance qui est en cause. Celle-ci ayant été l'objet d'une "politique rigoureuse de souscription d'Axa Re destinée à réduire l'exposition des portefeuilles tout en se concentrant sur les activités les plus profitables du segment dommages", son chiffre d'affaires a baissé de 28%, à 1,04 milliard d'euros.Enfin, autre difficulté prévue par les observateurs, la gestion d'actifs a été victime d'une évolution défavorable des taux de change et de la baisse des marchés, malgré une collecte nette totale de 6 milliards d'euros. Les revenus de ce pôle ont chuté de 14,4% en comparable, à 670 millions d'euros.Ayant finalement évité toute mauvaise surprise au marché, le groupe s'est déclaré "satisfait des performances enregistrées en ce début d'année". Néanmoins, l'optimisme n'est pas encore assez marqué pour se lancer dans des prévisions de résultats. Dans la lignée des propos tenus fin avril par son PDG, Henri de Castries, qui avait déclaré ne pas vouloir "verser dans un exercice de prévision qui ne serait pas responsable", Axa a ce lundi simplement annoncé que ces chiffres étaient "de bon augure pour le futur". En clair, les objectifs en termes de ratio et de réduction des coûts sont maintenus. Rappelons notamment qu'il y a deux semaines, l'assureur avait réaffirmé son souhait de ramener de 106,5% (fin 2002) à 104% (fin 2003) son ratio combiné, lequel compare les coûts des sinistres et les frais de gestion aux primes encaissées.En Bourse, l'action termine presque inchangée, à 13,04 euros (-0,08%).

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:02

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