Swiss tranche dans sa flotte et ses effectifs

Par latribune.fr  |   |  477  mots
Mayday... Mayday... Les dirigeants de Swiss lancent un appel de détresse aux pouvoirs publics. Dans un communiqué, la compagnie aérienne issue de l'effondrement de Swissair indique qu'elle a besoin de 500 millions de francs suisses (333 millions d'euros) pour mener à bien une restructuration devenue inéluctable. Le président du conseil d'administration de Swiss, le néerlandais Pieter Bouw, a été très clair sur ce point: "la Suisse a besoin de Swiss et Swiss a besoin de la Suisse", a-t-il déclaré en préambule de la conférence de presse sur le nouveau plan de restructuration de la compagnie, qui prévoit 3.000 suppressions d'emplois et une réduction de 30% de la flotte. "Cette jeune compagnie ne peut être un succès que si elle est pleinement soutenue par le peuple, ce qui n'est pas le cas actuellement", a-t-il poursuivi. Swiss a déjà eu recours aux deniers publics. Après la faillite de Swissair, en octobre 2001, c'est une injection de 2 milliards de francs suisses qui avait permis à la nouvelle entité de voir le jour. Cependant, depuis son lancement en avril 2002, Swiss ne parvient pas réellement à s'imposer. Dans un contexte caractérisé par la crise du transport aérien, la guerre en Irak, l'épidémie de pneumopathie atypique et la concurrence de plus en plus vive des compagnies low-cost, les plans de restructurations succèdent aux plans de restructuration. La compagnie a déjà connu trois programmes de réduction des coûts.Cette fois encore, il s'agit de faire des économies en procédant à un "redimensionnement fondamental". En clair, la compagnie va couper dans ses effectifs, avec 3.000 suppressions d'emplois - Swiss comptait 12.222 salariés à la fin décembre 2002 -, et la réduction de près d'un tiers de la flotte. En conséquence, Swiss ne comptera plus à l'avenir que 18 long-courriers, 21 moyen-courriers et 35 avions régionaux. Ces modifications s'appliqueront dès l'entrée en vigueur de l'horaire d'hiver 2003, à l'automne. Ces mesures devraient permettre de générer 1,06 milliard d'euros d'économie. A l'heure actuelle, Swiss perd environ 1,3 million d'euros par jour. A en croire le communiqué publié mardi, la compagnie n'avait pas le choix: "seules les sociétés en bonne santé et bien positionnées seront à même de survivre", affirme-t-elle. "Le conseil d'administration a la conviction que les mesures adoptées constituent un fondement solide pour l'évolution future de Swiss". Reste à savoir si les autorités suisses voudront bien une fois de plus remettre la main à la poche. Le gouvernement suisse tiendra demain sa réunion hebdomadaire à Berne et discutera de la situation de Swiss, a fait savoir sans plus de détails le ministre de l'Economie Joseph Deiss. Selon un porte-parole de Swiss, les 500 millions réclamés par la compagnie aérienne pourraient prendre la forme d'une ligne de crédit bancaire ou d'une aide des pouvoirs publics.