Gardez vos e-mails, nous sommes là pour vous aider !

Les scandales sur les conflits d'intérêt dans les grandes banques de Wall Street auront au moins fait des heureux : les entreprises qui offrent des systèmes de stockage de données. En effet, alors que le procureur général de l'Etat de New York, Eliot Spitzer, a l'intention de divulguer les messages électroniques qui auront servi de preuve de la mauvaise conduite des banques - on se souvient des e-mails de certains analystes déclarant à leurs collègues combien ils ne croyaient pas aux conseils d'achats donnés officiellement aux clients - les banques devront pouvoir, en toute occasion, présenter ce genre de données aux autorités. Les grandes institutions financières, qui avaient adopté depuis des années des systèmes d'enregistrement des conversations téléphoniques pour apporter la preuve de leur bonne foi en cas de litige avec un client sur un ordre passé en Bourse par exemple, adoptent donc de plus en plus des systèmes de "back up" pour sauvegarder les e-mails. Pas question, donc, d'essayer d'effacer un message arrivé sur un ordinateur ou parti d'un ordinateur, puisque même éliminé, il est automatiquement gardé sur un disque dur. Pas question non plus d'essayer d'effacer une partie du texte, les ordinateurs sont maintenant trop intelligents pour se laisser abuser. Même par des génies de l'informatique. En tout cas pour l'instant. Et ce sont les entreprises de stockage de données qui ont maintenant la vie belle. Elles qui se battaient avec des prix pour leurs services en baisse depuis des années, peuvent maintenant dicter leur loi à leurs clients. Les responsables d'EMC Corporation, une entreprise de stockage de données de la côte est, avouaient il y a quelque temps dans la presse new-yorkaise qu'ils voyaient un potentiel énorme pour leurs affaires. IBM a aussi rapporté un accroissement spectaculaire de son chiffre d'affaire dans ce domaine : 64% sur un an. Et les sociétés de stockage proposent aussi désormais des systèmes sophistiqués qui permettent de sélectionner un e-mail dans une base de données. De quoi faciliter la tâche des enquêteurs, qui ont dû, pour chaque investigation, vérifier plusieurs centaines de milliers de messages. Et de quoi aussi permettre à une entreprise sous enquête de fournir exactement ce qu'on lui demande, et rien d'autre. Bref, rien qui pourrait se révéler encore plus incriminant...
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