Quand les actionnaires se mêlent d'être exigeants...

Après tout ce qu'il leur est arrivé - effondrement des cours, scandales en tous genres...- les investisseurs américains pourraient être KO debout. Il n'en est rien. Au contraire, ils redoublent d'énergie à l'approche de la saison des assemblées annuelles. Fonds de pension, syndicats, petits porteurs, tous veulent avoir leur mot à dire, que ce soit à propos du salaire des dirigeants, de la façon dont le conseil d'administration est élu et même du choix de l'endroit où se trouve le siège officiel de l'entreprise. Ainsi, les actionnaires veulent par exemple que General Electric réduise les "poignées de main en or", comme on dit aux Etats-Unis, pour ses cadres dirigeants, et que Citigroup élimine certaines garanties, les "parachutes en or", offertes aux siens. Ils s'inquiètent de la façon dont sont encore comptabilisées certaines stock options, et veulent que Qwest Communication, entre autres, établisse clairement un lien entre stock options et performance des dirigeants. Ils ronchonnent parce que General Motors ne protège pas assez l'environnement et se demandent si la sécurité est bien respectée dans certains centrales nucléaires administrées par General Electric. Et ils s'inquiètent de voir que si Tyco reste officiellement domiciliée dans un paradis fiscal, ils ne pourront jamais poursuivre cette entreprise en justice. Ce n'est pas tout. Certains actionnaires s'intéressent aussi à la politique et à la diplomatie. Ils ont ainsi demandé à des entreprises comme Halliburton et ConocoPhilips de s'abstenir de traiter avec des pays comme l'Iran. Bref, les choses ont bien changé depuis l'époque où les actionnaires donnaient leur bénédiction à tout et pensaient notamment que les stock options permettaient aux dirigeants d'avoir les mêmes intérêts qu'eux. Toutes les résolutions que les investisseurs vont défendre aux assemblées ne passeront pas forcément. Certaines n'ont pas le pouvoir d'engager formellement les conseils d'administration qui les reçoivent. Mais une chose est sûre : rien qu'en faisant état dans la presse de leur mécontentement, les actionnaires font une sacrée mauvaise publicité aux entreprises concernées...
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