Quand les CEOs font de la provoc

Après trois ans de débâcle boursière et plus d'un an de scandales financiers, les investisseurs cherchent à se faire entendre dans les conseils d'administration. Dans les assemblées annuelles de cette année, ils grincent des dents. Que voulaient-ils ? Faire fondre les packages en or massif offerts aux patrons partant à la retraite, réduire le tapis rouge qu'on déroulait devant les nouveaux venus censés redresser l'entreprise, lier rémunération des CEOs et performance boursière des actions de leur firme. Pas de chance : c'est le contraire qui se produit. Et certains patrons font même de la provoc. Bien sûr, il s'en trouve pour faire des efforts. Comme Orin Smith, le patron de Starbucks. L'entreprise se porte très bien, puisque son cours de Bourse a grimpé de 38% l'an dernier. Orin Smith a quand même accepté de voir ses revenus baisser de 29% (même s'ils restent plutôt confortables, à 8,9 millions de dollars en 2002).Ce n'est pas le cas de Michael Eisner : alors que le cours de Bourse de Walt Disney a perdu 18% l'an dernier, il est récompensé, puisque ses revenus, de 6 millions de dollars en 2002, ont augmenté de... 498% par rapport à 2001. Les compagnies aériennes, en perdition actuellement, ne sont pas en reste. Leo Mullin, le PDG de Delta, a accepté un chèque total de 13,8 millions en 2002, pour ses efforts à la tête de l'entreprise, soit une augmentation de 104% par rapport à 2001, pendant que le cours de Bourse perdait 58%. Mais le PDG de Continental Airlines fait encore mieux. Le cours de l'action a beau avoir dérapé de 72% en 2002, il a obtenu une compensation de 14,7 millions de dollars la même année, soit une croissance de 172% de ses revenus. Les syndicats, à qui on essaie de faire avaler actuellement des réductions de salaires parfois de l'ordre de 30% pour les pilotes, ont du mal à comprendre. Et si les investisseurs voulaient la révolution, il est clair qu'ils devront encore attendre...
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