Qu'elle est belle, la fidélité des clients des banques...

Drôles de Français ! Souvent prompt à fustiger sa banque pour le manque de transparence et le coût élevé de ses services, le consommateur hexagonal ne s'est pas pour autant précipité dans les bras du britannique Egg. Quelques dizaines de milliers de clients seulement ont demandé et obtenu la fameuse carte verte, un moyen de paiement que l'on disait révolutionnaire puisqu'il rembourse 1% des achats effectués (le principe du fameux "cash back"). L'offre est alléchante. Elle a d'ailleurs rencontré un vif succès outre-Manche où Egg compte plus de 3 millions de clients. Il est vrai qu'en Grande-Bretagne, les cartes de crédit en général sont de longue date entrées dans les moeurs et que leurs détenteurs n'éprouvent aucun complexe à s'en servir.En France, en revanche, c'est un flop. Comment expliquer que les Français soient aussi rétifs à ce concept ? Peut-être parce qu'il repose sur un type nouveau de relation avec sa banque. Avec Egg, et avec les autres banques en ligne qui ont essayé de prendre racine sur le marché français, le service bancaire devient en quelque sorte une prestation banalisée. L'établissement financier propose des services, plus ou moins innovants, et leur applique un tarif. Au client de comparer. Une démarche rationnelle qui repose sur un principe simple dans une société de consommation : le rapport qualité/prix. Mais les choses ne sont pas aussi simples. Même si la plupart des clients poussent de plus en plus rarement la porte de leur agence bancaire, ils sont heureux, et rassurés, de savoir qu'en cas de besoin il est toujours possible de le faire. Les Français en général semblent aussi très attachés à leur fameux "conseiller". Une personne dont ils connaissent le nom, le numéro de téléphone et parfois même le visage. Que ce conseiller soit finalement interchangeable et que sa mission consiste à vendre les produits de sa banque comme tout bon commercial qui se respecte, cela semble échapper au consommateur de services financiers...Certes, on pourra aussi épiloguer sur la communication un peu trop décalée d'Egg ou encore estimer que 1% de cash back ne constitue qu'un avantage concurrentiel bien maigre. Il n'empêche, le peu de réaction des Français face à un produit de ce type doit faire chaud au coeur des banques traditionnelles. Décidément, même s'il est parfois un peu grognon, le client hexagonal constitue un fonds de commerce fidèle, solide... et rentable.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.