Plan d'économies chez Alitalia

"Nous sommes face à une crise historique", expliquait récemment Thierry Antinori, vice-président exécutif des ventes de Lufthansa. Chaque jour qui passe vient accréditer un peu plus ce scénario de crise sans précédent dans le secteur aérien.Cette fois, c'est Alitalia qui s'est exprimée. Dans un communiqué, la compagnie transalpine a annoncé que son taux d'occupation avait baissé de 5,7% au mois de mars et que son chiffre d'affaires du premier trimestre avait chuté de 6,9%, soit environ 50 millions d'euros. Mais plus inquiétant encore, le transporteur a averti que la période de vaches maigres devrait perdurer.Dès lors, outre les hausses de tarifs déjà annoncées, de nouvelles mesures vont être mises en place pour faire face à la baisse de la demande. D'une part, sans fournir plus de précision, Alitalia indique que la composition des équipages va être ajustée pour tenir compte de la simplification des services à bord sur les vols nationaux et internationaux. Par ailleurs, les capacités vont être abaissées avec la suppression de liaisons vers le Moyen-Orient, la réduction des fréquences de rotation sur les vols nationaux et intracommunautaires et la réduction de l'activité sur l'Atlantique Nord.Alitalia ne vient en fait qu'allonger la liste déjà longue des entreprises du secteur qui ont manifesté de vives inquiétudes sur l'état du transport aérien. Si en Europe on n'en est pas encore au stade des faillites comme c'est le cas outre-Atlantique (avec Air Canada), la situation s'avère néanmoins très préoccupante. Selon les chiffres fournis par l'Association européenne des compagnies aériennes, la première semaine de guerre contre l'Irak s'est traduite pour les compagnies européennes par une baisse de 12,3% de leur trafic. Un phénomène qui devrait avoir été amplifié les jours suivants par l'épidémie de pneumonie qui sévit en Asie.A cet égard, les chiffres de trafic d'Air France pour mois de mars (dont la publication a été reportée de mardi soir à mercredi) fourniront de précieuses indications sur l'ampleur des dégâts. Comme de nombreux autres transporteurs, Air France a d'ores et déjà annoncé qu'il réduisait la voilure (de 7% en avril).En tout cas, une chose est certaine pour les observateurs: la crise actuelle va mettre en relief les faiblesses de nombreux transporteurs et devrait de ce fait accélérer la recomposition du secteur. Les acteurs les plus fragiles comme Alitalia ou Swiss sont bien entendu dans la ligne de mire. Mais, pour Yan Derocles, analyste chez Crédit Lyonnais Securities, un allongement du conflit irakien pourrait également menacer des compagnies dites "majors", comme British Airways (voir ci-contre).
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