Pour Marconi, la crise n'est pas finie

Le marché des télécommunications a beau donner quelques signes de reprise, l'équipementier britannique Marconi n'en profite pas encore. Les chiffres publiés aujourd'hui pour le premier trimestre (avril à juin) de son exercice 2003-2004 montrent en effet que le groupe est loin d'être sorti des difficultés qui ont failli provoquer sa disparition.Ainsi, Marconi n'a profité d'aucune reprise de la demande, bien au contraire: son chiffre d'affaires a chuté de 31% pendant ce trimestre sur un an, pour s'établir à 367 millions de livres, contre 533 millions au premier trimestre 2002-2003. Le groupe a certes réussi, à force de réductions de ses coûts, à limiter la casse en termes de résultat d'exploitation, terminant le trimestre sur une perte de 43 millions de livres (61,4 millions d'euros), contre 127 millions un an plus tôt. Mais par rapport au trimestre précédent (janvier-mars 2003), ses pertes se sont aggravées, puisqu'elles s'établissaient alors à 28 millions de livres.Et pour l'avenir immédiat, le groupe se montre des plus prudents. En ce qui concerne son deuxième trimestre, il table sur une stabilisation du chiffre d'affaires, tout en "maintenant une opinion prudente sur l'environnement à court terme". Considérant que les conditions de marché restent "difficiles", le groupe "continue de planifier son budget en prévoyant une baisse des volumes et du chiffres d'affaires pour l'ensemble de l'exercice 2003/04".Marconi espère malgré tout pouvoir afficher pour le trimestre en cours une amélioration de ses performances opérationnelles, grâce au programme d'économies qu'il a engagé. De fait, ces deux dernières années ont été marquées par une restructuration radicale du groupe, qui a cédé de nombreuses activités et supprimé quelque 6.000 emplois.Signe favorable quant au rétablissement de la situation du groupe, Marconi a pu annoncer un cash-flow positif au trimestre dernier, pour le troisième trimestre consécutif, de 14 millions de livres. Quant à la marge brute avant éléments exceptionnels, elle s'est établie à 22,6%, en repli par rapport aux 24,5% du trimestre précédent, mais en progrès par rapport aux 18,2% de l'année précédente.A la Bourse de Londres, ces mauvais chiffres ne sont pas mal accueillis, la société ayant communiqué sur son activité en juillet dernier. L'action se reprend donc, gagnant en fin d'après-midi 5,86%, à 85,75 pence.
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