AstraZeneca et Bristol-Myers redorent le blason de la pharmacie

Changement d'humeur, dans la pharmacie. Alors que la journée de mercredi avait été marquée par une vague de résultats décevants, notamment pour des groupes américains comme Merck, Schering-Plough et Pfizer (lire ci-contre), d'autres grands noms du sectreur affichent aujourd'hui des résultats supérieurs aux attentes...C'est le cas, tout d'abord, du groupe anglo-suédois AstraZeneca. Pour le troisième trimestre 2003, le groupe a annoncé des résultats en forte hausse: une progression de 21% sur un an de son bénéfice avant impôts, qui s'est établi à 1,119 milliard de dollars (948 millions d'euros). Quant au chiffre d'affaires, il s'est élevé à 4,803 milliards de dollars, en hausse de 12%. Ces progressions sont d'autant plus remarquables qu'elles dépassent de très loin les attentes des marchés. Les analystes tablaient en moyenne sur un bénéfice imposable compris entre 761 et 960 millions de dollars et un chiffre d'affaires compris entre 4,21 et 4,34 milliards. La chute du dollar a évidemment beaucoup contribué à ces performances, s'agissant d'un groupe d'origine européenne mais exprimant ses comptes en dollars. De fait, à taux de changes constants, le bénéfice n'a progressé que de 7% et le chiffre d'affaires de 5%. AstraZeneca, qui attend pour l'ensemble de 2003 des résultats "correspondant ou légèrement supérieurs aux attentes" du marché - soit un bénéfice par action compris entre 1,65 et 1,75 dollar -, explique ses performances par la forte hausse des ventes de certains médicaments essentiels pour son avenir, en particulier l'Iressa (cancer du poumon) et le Crestor (anti-cholestérol). Quant à l'anti-ulcéreux Nexium - destiné à remplacer le Prilosec/Losec, dont les brevets sont arrivés à expiration -, il s'est vendu à raison de 2,5 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de 2003, devenant ainsi un "blockbuster" (médicament dont les ventes annuelles dépassent le milliard de dollars). Autant de succès qui ont permis au groupe de compenser l'impact par ailleurs important de la montée en puissance des médicaments génériques.Aux Etats-Unis, c'est Bristol-Myers Squibb qui a surpris en bien, aujourd'hui, avec un bénéfice net de 884 millions de dollars, soit 45 cents par action, sur le troisième trimestre. Un an auparavant, les chiffres correspondants étaient de 357 millions et 18 cents. Comme AstraZeneca, le groupe américain fait mieux que prévu: les analystes attendaient en moyenne, selon Reuters, un résultat de 41 cents par action.Bristol-Myers a lui aussi profité d'un effet dollar - le chiffre d'affaires a augmenté de 18% en données publiées, mais de 14% seulement à monnaies constantes - et de la montée en puissance de quelques médicaments. L'anti-coagulant Plavix a vu ses ventes s'envoler de 57%, tandis que celles du traitement de l'hyper-tension Avapro gagnaient 48%.Du coup, et même si le groupe se veut toujours prudent sur le moyen terme, du fait de l'arrivée des génériques et de la nécessité d'investir massivement, Bristol-Myers Squibb a relevé sa prévision de bénéfice par action pour l'ensemble de 2003. Hors éléments non comparables, le BPA devrait s'inscrire entre 1,68 et 1,73 dollar durant l'exercice contre une précédente prévision de 1,60 à 1,65 dollar. Alors que les performances affichées hier par le secteur avaient contribué à la déprime généralisée des marchés (lire ci-contre), les bons résultats d'aujourd'hui redonnent un peu de baume au coeur des boursiers. En fin d'après-midi, l'action AstraZeneca gagne 2,94% à la Bourse de Londres, à 2.830 pence, tandis qu'aux Etats-Unis, le titre Bristol-Myers gagne 2,39%, à 24,83 dollars..
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