HypoVereinsbank, la deuxième banque allemande, n'est pas tirée d'affaire. Après avoir annoncé en février dernier des résultats catastrophiques pour l'exercice 2002, avec une perte nette de 858 millions d'euros, HVB a dû afficher ce matin une nouvelle perte nette, au titre du premier trimestre de l'année en cours. Un nouveau revers, tempéré toutefois par l'annonce d'un retour aux profits au niveau opérationnel.Sur les trois premiers mois 2003, HVB a subi une perte nette de 77 millions d'euros, contre un bénéfice de 9 millions un an plus tôt. La banque a en revanche enregistré un bénéfice opérationnel de 111 millions d'euros sur la période, contre une perte d'exploitation de 92 millions au premier trimestre 2002. Mais même ce chiffre positif se révèle un peu décevant: les analystes s'attendaient en effet à un résultat d'exploitation de 195 millions d'euros. Le premier trimestre de l'année a de fait été encore très dur pour HVB, qui a vu ses recettes reculer dans tous les domaines: les produits sur intérêts ont chuté de 8,4% en un an, les commissions ont perdu 6,7%, tandis que les activités de courtage reculaient de 8,7%. Ce n'est en fait que par de sévères mesures de réduction des coûts que HVB a pu faire face. Ses coûts de fonctionnement ont ainsi été réduits au premier trimestre de 12,2% en glissement annuel, grâce notamment à des mesures sur les effectifs: 11.000 suppressions d'emplois ont été annoncées depuis l'année dernière. Dans la lignée de l'exercice écoulé, HVB a continué à provisionner massivement pour son portefeuille de créances douteuses. Très gros prêteur à l'économie allemande, la banque est frappée de plein fouet par les difficultés des industriels d'outre-Rhin. En 2002, elle avait ainsi passé un montant record de 3,8 milliards d'euros de provisions.Pour le premier trimestre 2003, ses nouvelles provisions se sont élevées à 767 millions d'euros. Un signe positif, toutefois: ce chiffre marque un repli de 19,7% sur un an. Une indication qui laisse à penser que le pire est passé. La banque a d'ailleurs réaffirmé aujourd'hui sa prévision d'une charge totale pour risques de crédit de 3,046 milliards pour l'ensemble de 2003, un chiffre en retrait par rapport à celui de l'année dernière.Faisant preuve de volontarisme, HVB a également confirmé son objectif 2003: dégager un bénéfice avant impôts compris entre 300 et 600 millions d'euros. Pour redresser sa situation financière, le groupe a mis en vente plusieurs de ses actifs, dont la Norisbank, spécialisée dans le crédit à la consommation, et 25% de Bank Austria.Les investisseurs ne sont en tout cas pas encore convaincus: mardi, à mi-journée, l'action HVB chute de 4,47% à 11,75 euros à la Bourse de Francfort.

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:03

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