La stratégie de Lagardère primera sur ses résultats 2002

Malgré l'état critique dans lequel se trouve son patron (voir ci-contre), le groupe Lagardère publiera bien lundi matin, comme prévu, ses résultats annuels. Des comptes qui devrait faire ressortir le même clivage que le chiffre d'affaires publié début février: à savoir une bonne performance dans les médias, malheureusement éclipsée par des chiffres moins flatteurs chez EADS et dans l'automobile.Côté médias, "Lagardère demeure l'une des valeurs les plus défensives du secteur", note-t-on chez Fortis. Le groupe devrait ainsi profiter de l'accélération de la croissance enregistrée au quatrième trimestre, notamment grâce au redressement de la branche presse aux Etats-Unis. Bref, c'est un résultat d'exploitation de 369 millions d'euros (+4,5%) qui est pronostiqué par le consensus Reuters pour le seul pôle médias.En revanche, celui de l'ensemble du groupe est attendu en baisse, à 482 millions d'euros, contre 514 millions un an plus tôt. Un chiffre principalement dû à l'absence de contribution positive de Matra Automobile.D'ailleurs, cette filiale (dont l'usine de Romorantin va être fermée) va également avoir un impact sur le résultat net. "Les coûts de restructuration de Matra Automobile devraient peser négativement pour 300 millions d'euros", écrit Aurel-Leven. Si l'on ajoute à cela, des dépréciations sur les titres T-Online et le poids de la perte de 299 millions d'euros subie par EADS (dont Lagardère détient 15,1%), plusieurs analystes s'attendent à ce que le groupe plonge dans le rouge en termes de résultat net. Aurel-leven, qui vise -102,9 millions d'euros, prévient toutefois que le chiffre réel pourrait facilement s'écarter de l'estimation en raison "des difficultés à retraiter les résultats d'EADS" et du "traitement fiscal des éléments exceptionnels".Mais ce n'est pas tant l'étendue des éventuelles pertes que la stratégie et les perspectives pour les mois à venir qui suscitent des interrogations au sein de la communauté financière. Elles concernent les avancées sur le dossier de l'activité d'édition rachetée à Vivendi -qui n'a toujours pas été examinée par les autorités de la concurrence-, l'avenir de la participation dans EADS, mais aussi la position de Lagardère dans un secteur audiovisuel en pleine mutation. Une entrée dans M6 semble difficilement envisageable car Lagardère devrait alors se contenter du rôle de second face à RTL Group. Par contre, la piste Canal Plus est évoquée. "Lagardère serait plus intéressé par une privatisation de France 2. Mais si cela ne se faisait pas, un rachat d'un Canal Plus recentré sur la France et nettoyé lui conviendrait sans doute", estime un professionnel contacté par Reuters.En Bourse, l'action profite naturellement du rebond des marchés pour s'octroyer 11,70%, à 35,12 euros. De quoi ramener sa perte annuelle à 9%.
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