Les semi-conducteurs cèdent à la déprime en Bourse

Par latribune.fr  |   |  417  mots
Après l'embellie qu'ont connue les fabricants de semi-conducteurs ces derniers jours, c'est un coup de froid qui sévit ce mercredi sur le secteur. Témoin du phénomène, l'indice européen DJ Stoxx des valeurs technologiques recule de 1,7%, dans un marché qui cède environ 0,5% en fin de journée. Comme le laissait deviner l'indice Soxx de Philadelphie, qui a perdu 2,68% lundi soir, ce sont les semi-conducteurs qui mènent la baisse en Europe. Ainsi, tandis qu'en Allemagne Infineon perd 2,33%, à 7,95 euros, STMicroelectronics recule de 2,95%, à 19,38 euros, à Paris. Les Néerlandais Philips et ASML lâchent quant à eux 2,94 et 1,33%.Cette contraction boursière du secteur fait suite à l'annonce d'une révision à la baisse de ses perspectives par le WSTS (World Semiconductor Trade Statistics), l'organisme officiel des entreprises du secteur. Ainsi, alors que sa précédente prévision faisait ressortir une croissance du marché mondial des puces de 16,6% en 2003, le WSTS n'attend plus aujourd'hui qu'une progression de 11,5%, à 156,9 milliards de dollars. L'année 2004 suscite également quelques doutes. La prévision de croissance de 19,2% a fait place à un chiffre de 18,4%. Une bien mauvaise nouvelle pour un secteur encore convalescent après une année 2001 de fort repli et un exercice 2002 synonyme de quasi-stagnation.Pourtant, bien que la Bourse réagisse assez vivement, l'annonce ne constitue pas une véritable surprise. La croissance du secteur n'a de fait cessé de se dégrader depuis le début de l'année. De 17,5% en février, elle est passée à 13% en mars pour tomber à 9,7% en avril. Conséquence: dès l'annonce des chiffres de mars, la SIA (Semiconductor Industry Association) avait revu à la baisse sa propre estimation annuelle (de 20% à une simple croissance à deux chiffres). Et chez les analystes, le constat était encore plus amer. "Obtenir une croissance de 10% cette année sera un véritable défi. La pression sur les prix continue d'être sévère", confiait alors à Reuters un observateur chez ABN-Amro (voir ci-contre).Si le discours du WSTS vient donc confirmer (au moins en partie) les craintes, les prévisions délivrées ne doivent tout de même pas masquer les quelques signes positifs qui se dessinent. D'abord, certaines zones géographiques affichent toujours leur bonne santé. C'est la cas de la Chine (+13,3% attendus sur l'année) et du Japon (+17,8%), lesquels tranchent avec les Etats-Unis où la demande devrait stagner. Enfin, le creux attendu après 2004 pourrait être moins sévère que prévu. Le WSTS a relevé de 2,5% à 7,9% sa prévision de croissance pour 2005.