Corus s'envole en Bourse sur des rumeurs de cession

Boudé depuis plusieurs mois par les investisseurs londoniens, Corus retrouve quelque peu leurs faveurs ce mercredi. L'action du sidérurgiste s'envole en effet de 22,32%, à 8,55 pence, dans des volumes étoffés: près de 2,8% du capital avaient changé de main en fin d'après-midi.C'est un article du Financial Times qui, d'après des opérateurs, a tiré le titre de sa léthargie. Dans son édition de mercredi, le quotidien précise que le groupe pourrait prochainement céder des actifs au groupe indien LNM.Deux hypothèses sont envisagées, d'après l'article: la vente de sites de production d'acier comme celui de Ijmuden aux Pays-Bas (l'un des plus productifs d'Europe) ou la cession des activités spécialisées dans le bâtiment.Les deux intéressés ont refusé d'apporter leur commentaire. Mais, même si LNM a récemment multiplié les acquisitions, une telle éventualité ne paraît pas illogique aux yeux des professionnels. "LNM a été très actif ces derniers temps (...) mais ils aiment racheter des actifs à prix cassés", note l'un d'entre eux, cité par Reuters.En tout cas, bien que privant Corus de certains de ses plus beaux actifs, une telle opération lui permettrait de se donner un peu d'air alors qu'il traverse une crise particulièrement grave, comme en témoigne son cours de Bourse encore en baisse de 68% sur l'année. "Seule une intervention extérieure pourrait désormais sauver Corus", rappelait d'ailleurs un analyste récemment contacté par La Tribune (voir ci-contre). Le groupe, qui a creusé sa perte nette de 9% à 458 millions de livres l'an passé (690 millions d'euros), brûle de la trésorerie et doit faire face à un remboursement (qu'il espère repousser) de 2,4 milliards d'euros en janvier 2004.Mais le mal n'est pas que financier. Les problèmes du groupe ont déjà coûté sa place au directeur général. Et des dissenssions sont apparues entre le conseil d'administration et le conseil de surveillance. Alors que le premier avait conclu avec Pechiney un accord concernant la vente de la branche aluminium pour un montant de 750 millions d'euros (plus la reprise d'engagements de pensions), le second, contestant l'opération, a porté l'affaire devant les tribunaux. Ce dernier a donné raison au conseil de surveillance et Corus a dû annoncer en mars qu'il renonçait à traiter avec Pechiney.
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