Retour aux bénéfices pour les Lloyd's de Londres

Alors que les temps sont particulièrement durs pour les compagnies d'assurance et, plus encore, pour les réassureurs, les Lloyd's de Londres, marché d'assurance unique en son genre, ont annoncé mercredi être revenus dans le vert l'année dernière, avec un bénéfice avant impôts de 834 millions de livres sterling (1,209 milliard d'euros). En 2001, les Lloyd's avaient affiché des pertes record de 3,11 milliards de livres. De tels résultats, obtenus dans un contexte particulièrement difficile pour le secteur dans son ensemble, témoignent d'une "performance très solide", s'est félicité Nick Prettejohn, le directeur général de cette institution vieille de 300 ans qui a failli disparaître au début des années 90. Les Lloyd's ont encaissé l'année dernière des primes nettes de 10,669 milliards de livres, en hausse de 8%. Les demandes d'indemnisation ont, elles, chuté de 36% à 6,652 milliards de livres. Enfin, les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 16%, à 3,827 milliards. Plusieurs facteurs expliquent ces bons résultats des Lloyd's l'année dernière. En premier lieu, tout simplement, la base de comparaison avec une année 2001 catastrophique: cette dernière avait été marquée par les pertes historiques liées aux attentats du 11 septembre. A l'inverse, se félicite la direction du marché londonien de l'assurance, il n'y a pas eu en 2002 de désastre d'ampleur comparable. Deuxième élément positif pour les Lloyd's: leur stratégie de placements financiers, qui a consisté l'année dernière à éviter les actions. Selon Andrew Moss, le directeur financier du marché de l'assurance, les Lloyd's n'ont investi que 1% environ de leurs fonds en actions. Du coup, ils ont dégagé en 2002 une rentabilité de leurs investissements en hausse de 1%. A l'inverse, les grands assureurs et réassureurs ont généralement vu leurs résultats amputés par la chute des marchés financiers, sur lesquels ils étaient lourdement investis.Enfin, une meilleure gestion des risques a permis aux Lloyd's d'afficher un ratio combiné inférieur à 100, c'est à dire positif. Ce ratio rapporte en effet le coût des sinistres au montant des primes encaissées. Pour les Lloyd's, il s'est établi à 98,6%. A titre de comparaison, il s'est élevé à 121,3% pour les réassureurs américains, 122,4% pour Munich Re et 104% pour Swiss Re, selon les Lloyd's. Autant de chiffres qui révèlent des sinistres plus importants que les primes engrangées. Par ailleurs, les Lloyd's ont annoncé avoir entamé une procédure d'arbitrage avec leurs six réassureurs pour récupérer une partie des fonds perdus en 2001, et qu'ils estiment "retenus" par les réassureurs. Selon les termes du contrat de 5 ans signé en 1999, les réassureurs doivent en effet indemniser les Lloyd's jusqu'à 350 millions de livres par an en cas de défection d'un ou plusieurs de leurs assureurs. Les Lloyd's sont "confiants" dans ses chances de résoudre ce différend à leur avantage, a affirmé M. Moss. Si le marché londonien ne réussissait pas à récupérer ces fonds, il évalue ses pertes à 290 millions de livres, a-t-il précisé.
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