Vivendi se donne de l'air, mais les incertitudes sur les cessions demeurent

Vivendi n'a convaincu qu'à moitié. Au lendemain de l'annonce de son plan de refinancement de 5 milliards d'euros, le sentiment est en effet mitigé, que ce soit du côté des analystes ou des investisseurs - le titre perd 0,8%, à 13,58 euros, en fin de journée.Côté satisfactions, les observateurs soulignent que le groupe a obtenu un vrai bol d'air. Rappelons que le jour même où France Télécom annonçait le lancement de son augmentation de capital géante, Vivendi Universal a rendu public lui aussi un ensemble de mesures destinées à lui redonner une marge de manoeuvre financière. Il va procéder à l'allongement de la maturité de sa dette grâce à l'obtention d'une facilité bancaire de 2,5 milliards sur 3 ans et d'un emprunt obligataire de 1 milliard d'euros (d'une durée de 7 ans). Qui plus est, le crédit relais de 1,6 milliard de VU Entertainment va être refinancé par une titrisation portant sur 700 millions, une facilité de crédit de 500 millions et l'allongement (si nécessaire) de la maturité des 420 millions restants.Ces différentes opérations vont améliorer la structure financière du groupe, fait valoir Vivendi, qui met en avant l'allongement de la maturité moyenne de sa dette et l'obtention d'un important supplément de trésorerie. Selon le communiqué, le groupe devrait obtenir ainsi "environ 1,0 milliard d'euros de trésorerie supplémentaire, immédiatement, et 3,5 milliards d'euros à fin 2004 (avant frais et commissions)".Mais surtout, ces opérations devraient "écarter, après leur finalisation, tout risque de crise de liquidité", estime Aurel-Leven qui rappelle: "nous anticipions avant annonce de ces accords, un problème de liquidité à partir de juillet 2003 avec une trésorerie négative de 770 millions d'euros".Autre avantage: disposant de plus de temps, "Vivendi va être dans une position plus confortable pour vendre ses actifs", a confié à Reuters un analyste londonien. Mais, le groupe n'est pas pour autant sorti du tunnel, de l'avis des professionnels.Car, si Jean-René Fourtou a confirmé son souhait de céder pour 7 milliards d'actifs en 2003 afin de ramener l'endettement de son groupe à 11 milliards d'euros à la fin de l'année, plusieurs analystes considèrent que le pari est loin d'être gagné... et qu'il est même ambitieux.Ils reconnaissent bien la qualité des actifs du groupe de médias. Mais, "dans ce contexte économique, il n'y a aucun acquéreur", résume l'analyste londonien. De surcroît, concernant les actifs américains dont on parle beaucoup en ce moment, le groupe a une marge de manoeuvre réduite. Car s'il n'en vend qu'une partie, il devra s'acquiter d'une somme pouvant atteindre 2 milliards de dollars (voir ci-contre) auprès du fisc américain et devra réinvestir la moitié du produit de cession.Enfin, l'arbitrage entre les différents actifs à vendre (Maroc Telecom, jeux vidéo, divertissement) s'annonce difficile pour le groupe. Aurel-Leven, qui préfère ne pas tirer de plan sur la comète, adopte donc un scénario prudent intégrant la vente de Telepiù, mais pas les éventuelles autres cessions. Dans cette configuration, l'endettement serait pour le bureau parisien de 14,5 milliards d'euros à la fin de l'année.
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