Alstom veut supprimer 3.000 emplois

Par latribune.fr  |   |  360  mots
Les détails du volet social étaient très attendus depuis la présentation du plan stratégique d'Alstom le 12 mars dernier (voir ci-contre). Ce vendredi, le groupe a informé les représentants des syndicats qu'il envisageait de réduire ses effectifs de 3.000 personnes dans le cadre de sa restructuration.Dans son communiqué, le groupe souligne que c'est le secteur "power turbo-systèmes" employant 11.000 personnes qui devrait payer le plus lourd tribut. Une précision qui n'est pas vraiment une surprise puisque cette branche traverse actuellement une passe difficile. Sur neuf mois d'activité (à fin décembre), l'ensemble du pôle "power" a vu son chiffre d'affaires reculer de 10% et ses commandes de 16%. Une tendance que confirme Alstom aujourd'hui, et qui ne devrait pas être remise en cause par le contrat de 65 millions d'euros signé en Chine (voir ci-contre). Globalement, il dit être confronté "à un effondrement du marché des turbines à gaz, à la baisse des commandes des centrales à vapeur et à une importante surcapacité du marché".Au niveau géographique, 600 emplois devraient être supprimés en France, principalement à Levallois (Hauts-de-Seine) et Belfort, sur les 27.000 salariés employés dans le pays. A cela s'ajouteront 700 suppressions de postes en Allemagne, 450 en Grande-Bretagne, 450 à 500 en Suisse, 300 en Pologne et moins de 300 en Italie. Vendredi en fin d'après-midi, il n'y avait encore aucune réaction officielle des syndicats. Mais, même si les prévisions d'allègements restent inférieures à ce qu'ils redoutaient, il y a fort à parier qu'ils devraient demeurer prudents face à ce projet. D'autant que, selon un porte-parole du groupe, le plan annoncé aujourd'hui n'est que le "premier" des plans de restructuration envisagés...Selon les syndicats, les sommes mises en avant par le groupe supposent nettement plus de suppressions d'emplois. "Les provisions pour restructurations annoncées le 12 mars correspondent à 10.000 emplois", estimait récemment Francine Blanche, déléguée CGT et coordinatrice des syndicats européens du groupe. Rappelons qu'afin de redresser le groupe, Patrick Kron, le PDG, a déclaré qu'il comptait économiser 500 millions d'euros par an. Dans cette optique, il consacrera 300 millions d'euros par an (contre 200 millions initialement prévus) à la restructuration d'ici à 2005.Après cette annonce, l'action Alstom gagne 3,18%, à 1,62 euro.