Ahold n'en finit pas d'établir ses comptes 2002. Le 5 mars dernier, le groupe avait obtenu d'un syndicat bancaire une facilité de crédit de 2,65 milliards d'euros, moyennant certaines obligations, notamment celle de présenter ses comptes annuels avant le 30 juin prochain. Ce matin, le groupe de distribution néerlandais a annoncé qu'il avait obtenu de ses banques un allongement de ce délai au 15 août. Ahold précise néanmoins qu'il "ne prévoit pas d'avoir recours à des facilités de crédit" d'ici là. Par ailleurs, le groupe a indiqué qu'il rendra public ses comptes "plusieurs semaines après les avoir confiés aux banques". Il se pourrait donc que les résultats 2002 d'Ahold ne soient disponibles que quelque neuf mois après la fin de l'exercice.Pourquoi un nouveau délai ? Ahold indique que les enquêtes internes ouvertes dans sa filiale américaine US Foodservice ont pris "un certain retard". C'est au sein de cette filiale que des pratiques comptables douteuses avaient été révélées en février dernier. Entre avril et décembre 2002, les comptes de US Foodservice auraient été gonflés de plus de 880 millions de dollars. Les raisons de ce retard n'ont pas été avancées, mais le cabinet chargé de ces enquêtes, Deloitte & Touche, indique que son travail devrait être retardé de "quatre à six semaines". Le groupe insiste pourtant sur les progrès des différentes vérifications en cours. Outre US Foodservice où, malgré le retard, "l'enquête a réalisé d'importants progrès", le groupe annonce avoir "pratiquement complété" 14 vérifications et être en mesure d'en terminer trois autres "d'ici à deux semaines". Et ce travail a d'ores et déjà donné des fruits. Le groupe indique ainsi que "ces enquêtes ont mis en lumière diverses irrégularités comptables ainsi que de mauvaises applications des principes comptables généralement acceptés". Du coup, Ahold annonce que le résultat avant impôts sera impacté à hauteur de 29 millions d'euros par une irrégularité commise sur la filiale Tops Markets US.Evidemment, les marchés, eux, ne retiennent que les difficultés du groupe avec sa filiale US Foodservice. Pour beaucoup, dont Paulo Nunes, trader à Delta Lloyd, cité par Reuters, ce nouveau délai (les comptes 2002 devaient initialement être publiés le 24 février dernier) montre "le manque actuel de maîtrise du groupe sur les pratiques comptables de ses filiales américaines". A la clôture, le titre a reculé de 1,55% à Amsterdam, à 6,35 euros.

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:04

Partager :