Alors qu'il devait mardi soir faire face à des actionnaires dotn certains réclament son départ, Jean-Pierre Tirouflet, le PDG de Rhodia, aurait certainement préféré se présenter à eux dans de meilleures conditions. Mais, "dans un environnement économique et géopolitique difficile", comme l'annonce un communiqué, le groupe de chimie n'a pu éviter une dégradation spectaculaire de ses résultats au premier trimestre.A 63 millions d'euros, la perte nette a tout simplement été multipliée par dix. Certes, le groupe a dû supporter une charge d'impôts deux fois plus lourde que l'an passé (16 millions d'euros) et des amortissements d'écart d'acquisition toujours élevés (10,8 millions d'euros). Mais cela ne suffit pas à expliquer le recul. Comme l'attendait d'ailleurs le marché, Rhodia a également souffert en termes d'exploitation.Pénalisé par une activité sous pression (-16,5% pour le chiffre d'affaires), par le prix élevé des matières premières (impact négatif estimé à 51 millions), l'appréciation de l'euro et les coûts de restructuration (7 millions de plus que l'an passé), le résultat opérationnel a pratiquement été divisé par neuf, à 9 millions d'euros. L'EBE a quant à lui reculé de 43%, à 112 millions d'euros, faisant tomber la marge de 10,2%, à 7,8%.Ainsi, même si le groupe a tenté de rassurer en maintenant ses objectifs de ratio d'endettement (2,5 fois l'EBE à fin 2003) et en envisageant une amélioration des marges dans les mois à venir, c'est dans une situation peu confortable - d'autant que l'endettement a grimpé de 2,13 à 2,3 milliards en trois mois - que Jean-Pierre Tirouflet devait affronter ses actionnaires (voir ci-contre).Dans l'attente du point d'orgue de cette longue journée pour Rhodia, les investisseurs sont restés réservés. A la clôture, l'action recule de 5,77%, à 5,55 euro

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:01

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