Invensys plonge de 46% après un avertissement

Si le 13 février le groupe de construction mécanique Invensys valait encore 1,37 milliard de livres (2,18 milliards d'euros), il ne valait plus le lendemain - vendredi 14 février - que... 700 millions de livres. L'action a fait une chute libre à la Bourse de Londres. Vendredi en fin de journée, elle lâchait 46%, à 20 pence, après avoir touché un plus bas historique de 17 pence. Ce lundi, elle se redressait très légèrement, gagnant 3,75 % à 20,75 pence.La raison de ce plongeon n'est autre que l'avertissement que le groupe a lancé concernant le second semestre de son exercice 2002/2003, qui se terminera en mars. Une annonce d'autant plus surprenante pour le marché qu'il y a seulement neuf jours, Invensys avait maintenu ses prévisions de marge opérationnelle et avait indiqué ne pas avoir l'intention de faire un point sur son activité. N'anticipant pas d'amélioration du résultat opérationnel par rapport aux 143 millions de livres du premier semestre, il ambitionnait cependant d'accroître ses marges dans la production et la gestion de l'énergie.Mais le discours est désormais bien différent. Et ce n'est ni plus ni moins qu'une baisse de 25% (en séquentiel) que le groupe vise maintenant. Invensys "estime nécessaire d'adopter une position prudente au sujet de son bénéfice d'exploitation annuel avant exceptionnels et amortissements des survaleurs, qui pourrait être inférieur de 25% à celui du premier semestre", précise un communiqué.Un ajustement que le groupe justifie par les difficultés de Baan, une filiale néerlandaise de logiciels acquise au plus fort de la bulle Internet pour presque 500 millions de livres. "Le résultat de l'ensemble de l'exercice risque d'être bien pire que ce que nous avions prévu", souligne Invensys à propos de sa filiale, dont il compte regarder de près la valorisation comptable en fin d'exercice.Bref, pour la direction, ceci est "clairement décevant" et "masque les efforts et les progrès substantiels accomplis pour redresser le groupe à long terme". Car il n'y a pas que Baan qui cause du souci à Invensys. Le groupe, dont la diversification n'a pas été fructueuse, vient de traverser deux années difficiles qui se sont traduites par une chute en Bourse de 70% en 2002. Il a en particulier dû procéder à de nombreuses suppressions d'emplois et à un remaniement de sa direction. Un recentrage avec à la clé des cessions d'actifs a également été décidé afin de réduire l'endettement de 3 milliards de livres sous lequel il croulait à fin mars 2002.C'est dans ce cadre qu'a notamment été cédé en octobre dernier Rexnord, une filiale de composants automobile, pour 880 millions de dollars.
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