Après l'amélioration constatée au quatrième trimestre 2002, Alcatel va-t-il pouvoir rebondir en 2003? C'est à cette question que l'équipementier de télécommunications devra répondre mardi lors de la présentation de ses résultats 2002.Car, après la mise au point faite le 14 janvier dernier (voir ci-contre), les analystes n'attendent aucune surprise des résultats de l'an passé. Depuis cette date, le groupe anticipe une hausse de 30% de son chiffre d'affaires entre les troisième et quatrième trimestres. De quoi afficher des revenus voisins de 4,5 milliards d'euros sur les trois derniers mois de l'année. Mieux encore, après cinq trimestre passés dans le rouge, le résultat d'exploitation est vu à l'équilibre. Quant au point mort, il devrait être resté à 4,1 milliards d'euros comme au troisième trimestre.Les résultats de 2002 sont pratiquement connusSur l'ensemble de l'année, cela devrait donc se traduire par un chiffre d'affaires de près de 16,5 milliards d'euros, en baisse de 35% par rapport à 2001. Malgré le rebond de fin d'année, le résultat d'exploitation devrait quant à lui afficher une perte de quelque 750 millions d'euros, deux fois plus élevée qu'en 2001. Enfin, si le groupe n'a pas donné de pronostic pour le résultat net, les analystes - sondés par Reuters - l'estiment en moyenne à 4,25 milliards d'euros de perte. Le recul, de 15% par rapport à l'année précédente, serait moins marqué que pour les autres indicateurs, 2001 ayant été affecté par de lourdes charges exceptionnelles.Après un bilan finalement mitigé entre des pertes encore abyssales et des vélléités de rebond en fin d'année, les professionnels préfèrent donc se tourner vers 2003. Et toute la question pour eux est de savoir si le léger mieux constaté au quatrième trimestre peut perdurer. "Comme on part sur un quatrième trimestre 2002 très fort, on se demande s'il y a un redémarrage de l'activité. Alcatel est-il en mesure d'apporter de bonnes surprises?", s'interroge un analyste cité par Reuters. Vraisemblablement pas à court terme, répond Aurel-Leven, qui table sur un début d'année faible et voit un chiffre d'affaires en baisse séquentielle de 16% et un résultat d'exploitation négatif de 121 millions d'euros au premier trimestre.Alcatel veut être profitable en cours d'annéeMais, aux yeux des analystes, une amélioration pourrait bien avoir lieu au cours de l'année. C'est d'ailleurs l'opinion d'Alcatel, qui à mi-janvier a annoncé qu'il devrait être profitable en cours d'année, en particulier grâce à l'abaissement de son point mort trimestriel à 3 milliards d'euros de chiffres d'affaires. Les analystes fondent en outre leurs espoirs sur l'ADSL, un segment où Alcatel réalise environ 10% de son chiffre d'affaires et qui est en train de devenir un marché de masse. France Télécom prévoit par exemple un doublement de ses lignes ADSL cette année.Néanmoins quelques obstacles se dresseront encore devant le groupe français au cours de l'année. "Alcatel est confronté à des risques considérables sur ses principaux marchés, des risques technologiques et des risques d'exécution, alors qu'il conduit une restructuration significative", souligne Schroder Salomon Smith Barney. C'est pourquoi les analystes attendent du groupe qu'il donne des indications sur des points précis comme les progrès du plan de restructuration, les objectifs en termes de réduction du besoin en fonds de roulement (BFR) et aussi l'impact de la baisse du dollar. Car la faiblesse du billet vert favorise les concurrents que sont Lucent et Nortel.Au global, Alcatel semble tout de même sur la bonne voie. C'est du moins ce que semblent penser les investisseurs. Malgré son tassement de 0,3% ce lundi, l'action gagne en effet plus de 60% sur l'année. Une hausse "qui s'explique par la forte diminution du risque liquidité", note Aurel-Leven. Rappelons que le groupe a indiqué que sa trésorerie à fin 2002 serait supérieure à son endettement. Le bureau d'analystes n'exclut d'ailleurs pas une nouvelle poussée d'optimisme autour d'Alcatel. Car la réitération de l'objectif d'un résultat d'exploitation positif en 2003 "pourrait conduire à des révisions à la hausse des analystes", conclut-il.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:50

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