Alstom obtient un accord définitif sur son financement d'un milliard

Alstom se donne un peu d'air dans la crise qu'il traverse. Le groupe industriel a annoncé dans la matinée qu'il avait obtenu l'accord définitif de ses banques concernant la ligne de crédit d'un peu plus d'un milliard d'euros qu'il avait évoqué - et jugé suffisante - le 12 mars dernier, lors de la présentation de son nouveau plan de redressement.Cet accord avalise donc la mise en place d'un crédit-relais de 600 millions d'euros auquel se joint un report d'échéance sur des lignes de crédit de 475 millions d'euros. Une facilité qui devrait lui permettre d'aborder avec un peu plus de sérénité les mois à venir. Mais le groupe n'est pas pour autant tiré d'affaires.D'abord, cette engagement des banques n'est qu'à court terme (voir ci-contre). Les 600 millions en question ne sont qu'un crédit-relais en attendant les cessions. En clair, le groupe devra rembourser la somme dès que les actifs mis en vente (turbines industrielles et transmission & distribution) auront trouvé preneur.Par ailleurs, l'assemblée du 2 juillet prochain va s'avérer cruciale (voir ci-contre). En mars, Alstom avait en effet indiqué que ces lignes de crédit étaient conditionnées à l'acceptation de l'augmentation de capital par les actionnaires. Un refus de leur part pourrait donc amener les banques à exiger le remboursement par anticipation de la somme totale et conduire le groupe vers le dépôt de bilan. Par conséquent, même s'il paraît difficilement envisageable que les actionnaires choisissent de mener le groupe à sa perte, Alstom va tout de même jouer serré dans un proche avenir. D'autant que les cessions envisagées vont priver le groupe de ses activités les plus rentables et pourraient s'avérer problématiques pour des questions de concurrence, les autorités risquant de bloquer un rachat de transmission et distribution s'il est initié par un acteur du secteur tel ABB ou Siemens.Enfin, si le projet d'Alstom est ambitieux avec l'objectif de réduire la dette par deux en 2005, pour la ramener entre 2 à 2,5 milliards d'euros, certains observateurs restent sceptiques. Ils s'interrogent sur la pertinence d'une stratégie qui va transfigurer le groupe. Et ils ont récemment été refroidis par la prévision d'une perte annuelle historique de 1,3 à 1,4 milliard d'euros (à fin mars 2003), due à un accroissement des provisions dans les trains au Royaume-Uni et les turbines.Dans ces conditions, le marché semble certes rassuré par l'obtention de ce milliard d'euros de facilité. Mais il est encore loin de l'euphorie. En fin de journée, l'action est stable, à 1,60 euro. Ce sentiment mitigé est également de mise chez Fitch. Bien que jugeant "positifs" ces développements, l'agence souligne que "des soucis demeurent sur l'aptitude du groupe à rembourser les obligations, en particulier celles arrivant à échéance en février 2004".
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.