Fortis toujours pénalisé par les marchés

Malgré de lourds ajustements sur son portefeuille d'actions, Fortis était parvenu à rester bénéficiaire en 2002 (voir ci-contre). La performance n'a pas été rééditée au premier trimestre 2003. De nouveau affecté par la chute des marchés, le bancassureur est en effet tombé dans le rouge entre janvier et mars. Et la chute est pour le moins spectaculaire. De 850 millions d'euros il y a un an, le résultat a dégringolé à -453 millions d'euros.Il faut reconnaître, à la décharge du groupe, que le contexte lui a été une fois de plus défavorable. Conséquence: en seulement trois mois, les corrections de valeur sur le portefeuille de participations se sont élevées à 1,216 milliard d'euros. Un chiffre impressionnant si on le compare aux ajustements de 1,7 milliard effectués sur l'ensemble de 2002. "Le secteur financier a connu un début d'année difficile. Le premier trimeste a été marqué par un affaiblissement persistant de la conjoncture et la poursuite de la baisse des marchés boursiers", déplore Anton van Rossum, le patron du groupe belgo-néerlandais.Heureusement, pour le reste, les résultats sont un peu plus rassurants. Certes, le bénéfice courant avant corrections de valeur recule encore de 8%, à 763 millions d'euros. Néanmoins, le chiffre est bien meilleur qu'attendu par les analystes, lesquels ne visaient selon Reuters que 622 millions d'euros. D'une façon générale, "les charges sont bien maîtrisées", fait remarquer Anton van Rossum. De fait, elles ont reculé de 4% dans la banque (1,31 milliard) et n'ont augmenté que de 1% dans l'assurance (689 millions). Ces efforts ont permis de faire en partie contrepoids à l'augmentation des provisions pour risques de crédit dues à la stagnation de l'économie. Très faibles il y a un an, elles se sont élevées à 187 millions d'euros sur le trimestre.C'est notamment ce qui permet d'expliquer la baisse de 25% du résultat courant (avant corrections) du pôle banque, à 442 millions d'euros. A l'inverse, grâce à une hausse des encaissements et des plus-values réalisées, le résultat courant avant corrections de valeur de l'assurance s'est apprécié de 20%, à 363 millions d'euros. Ce n'est bien entendu plus le cas si les corrections (imputables à 88% à l'assurance) sont intégrées.Pour les mois à venir, "nous sommes convaincus qu'avec notre stratégie axée en premier lieu sur le clientèle et sur le maîtrise des coûts et des risques, nous sortirons renforcés de cette période difficile", anticipe Anton van Rossum. La confiance reste toutefois relative. Car, compte tenu "de la grande incertitude quant à l'évolution de l'économie, il n'est actuellement pas possible d'émettre un pronostic valable sur le bénéfice de l'année en cours".Après avoir passé une grande partie de la journée dans le rouge, l'action s'est redressée pour terminer sur un gain de 0,62%, à 14,64 euros.
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