La Société Générale finit 2002 sur de nouvelles provisions

La tendance observée ces derniers mois pour les banques françaises s'est une nouvelle fois vérifiée avec les résultats du quatrième trimestre de la Société Générale: le déclin des marchés a pesé sur les bénéfices, mais la banque de détail a permis de limiter la casse.Ainsi, c'est sans surprise que le groupe de Daniel Bouton a annoncé pour les trois derniers mois de 2002 un bénéfice en repli de 17,6%, à 364 millions d'euros. Un chiffre très légèrement supérieur aux attentes du marché qui visait, selon Reuters, un profit de 359 millions.Encore une fois, la Société Générale a dû passer des provisions (de 113 millions d'euros) en fin d'année concernant son portefeuille de participations. Un élément qui a naturellement pesé sur les bénéfices nets. Car pour les autres indicateurs, les replis sont bien plus limités. Ainsi à 998 millions d'euros, le résultat brut d'exploitation (RBE) n'a reculé que de 1,8% et le produit net bancaire (PNB) ne s'est tassé que de 0,5% à 3,67 milliards d'euros. Des chiffres salués par le marché, en particulier en ce qui concerne le RBE, lequel s'est redressé par rapport aux 878 millions du troisième trimestre et s'avère supérieur aux consensus des analystes, de 1,02 milliard, si l'on exclut une charge de restructuration de 86 millions d'euros.Sur l'ensemble de l'année, cela donne à peu près la même chose. Tandis que le PNB a progressé de 4,2% à 14,45 milliards d'euros et que le RBE a gagné 7,3%, à 4,05 milliards d'euros, le résultat net a en revanche fondu de 35,1%, à 1,4 milliard d'euros. Une chute imputable à la baisse des marchés, au regard du montant des provisions qui en un an sont passées de 194 millions d'euros à 772 millions d'euros alors que dans le même temps les plus-values ont reculé de 677 à 442 millions d'euros. Dès lors, le pôle gestion pour compte propre n'a pu que constater une perte nette de 629 millions d'euros en 2002, contre un profit de 106 millions un an plus tôt.Croissance de la banque de détailEn revanche, c'est le réseau de banque de détail du groupe qui lui a permis de limiter le repli. Pour un produit net de 8,69 milliards d'euros (+11,4%), cette branche est parvenue à dégager un résultat net en hausse de 12,4%, à 1,28 milliard d'euros. Bref, le ROE (retour sur fonds propres) a été amélioré de 0,4 point à 18,7%. "Ces chiffres illustrent la dynamique de croissance de ce pôle qui représente 79% du résultat d'exploitation du groupe sur l'exercice", se félicite d'ailleurs la Société Générale dans son communiqué.Pour le reste, la gestion d'actifs a limité la casse avec un résultat net en recul de 7,1%, à 237 millions d'euros. Quant à la banque de financement et d'investissement, elle a naturellement souffert "du contexte extrêmement difficile sur les marchés", comme le montre le résultat en repli de 22,2%, à 509 millions d'euros. Néanmoins, le groupe dit être parvenu à "adapter son dispositif et à matrîser ses risques" en se tournant notamment vers les produits de taux.En marge de ses résultats, la banque était aussi attendue sur son sentiment vis-à-vis de la recomposition du secteur qui s'opère actuellement. D'autant qu'en début de mois, BNP Paribas a écarté l'idée d'un rapprochement avec elle. C'est dans une interview au Figaro que Daniel Bouton a donné son point de vue, laissant globalement la porte ouverte à tous les scénarios. "Nous pouvons continuer à nous développer 'stand alone' (...) c'est-à-dire seuls. Ce qui n'empêche pas, comme nous l'avons prouvé ces dernières années, que nous restons ouverts à des hypothèses de rapprochement si elles peuvent créer plus de valeur que la Société Générale seule", a-t-il souligné. En outre, il a déclaré que la Société Générale ne conservera pas ses 4% dans le Lyonnais après l'OPA du Crédit Agricole.Enfin, et c'est là un geste en direction des investisseurs après une année boursière chahutée, le groupe a, comme indiqué en novembre, annoncé qu'il maintenait son dividende à 2,10 euros par action.Le marché salue les résultats un peu meilleurs qu'attendu. A la clôture, l'action avance de 3,53%, à 50,20 euros.
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