La guerre empêche Gucci de chiffrer ses ambitions

Par latribune.fr  |   |  452  mots
Après l'avertissement lancé par Richemont la semaine dernière, on pouvait s'attendre à ce que Gucci adopte lui aussi un profil bas dans le contexte actuel. C'est chose faite. Présentant ses résultats 2002, le PDG du groupe, Domenico De Sole, a dit aborder "le printemps avec prudence compte tenu d'une volatilité persistante sur l'ensemble des marchés mondiaux, détériorés par le début de la guerre". En clair, le groupe se refuse à délivrer des prévisions chiffrées.Si ce mutisme ne sera certainement pas pour rassurer les investisseurs dans une conjoncture troublée, ceux-ci pourront en revanche se consoler avec les chiffres publiés au titre de l'exercice 2002 (clos le 31 janvier 2003). Là aussi pourtant, il était difficile de s'attendre à un miracle. En décembre, Gucci avait lancé un avertissement, disant en effet qu'il n'attendait qu'un bénéfice par action (BPA) d'un peu plus de 2 euros, contre 3,08 euros un an plus tôt. Quant aux analystes, ils restaient eux aussi prudents avec des prévisions allant de 2,05 à 2,12 euros.Mais le groupe de luxe est tout de même parvenu à faire un peu mieux qu'attendu. Au final son BPA est de 2,21 euros, et correspond à un résultat net de 226,8 millions d'euros sur l'année (-27%). La raison: un quatrième trimestre particulièrement dynamique par rapport à l'exercice précédent. Ainsi, alors que le reste de l'année n'a été synonyme que de repli, les trois derniers mois ont vu le groupe améliorer ses résultats. Les ventes ont progressé de 1,6%, à 714,8 millions d'euros et le bénéfice est passé de 93,8 à 95,4 millions. Le communiqué met notamment en avant la croissance soutenue en France et la maîtrise des coûts pour Gucci, ainsi que la nette augmentation de la marge brute d'Yves Saint-Laurent (4 points de plus en un an, à 58,1%). "Je suis particulièrement satisfait de la résistance du groupe face à un ralentissement de la demande des consommateurs, à l'accroissement de l'incertitude politique et la faiblesse de l'économie mondiale", se félicite Domenico De Sole. La question est désormais de savoir combien de temps Gucci pourra continuer à résister face à un climat hostile persistant...En Bourse, à 89,30 euros à Amsterdam, le titre ne bouge pratiquement pas (-0,11%). Il faut rappeler que PPR s'est engagé à racheter dans un an l'ensemble des titres Gucci à 101,50 dollars si ceux-ci n'atteignent pas ce prix à New York. Pour limiter le coût de cette éventuelle OPA, PPR multiplie d'ailleurs les rachats de titres sur le marché ces derniers temps, puisqu'il a la possibilité de monter jusqu'à 70% d'ici 2004. Au dernier pointage, le 25 mars, PPR a déclaré détenir 61,06% de la maison florentine. Et il compte bien monter à 70% avant la fin de l'année.