Volkswagen avait averti en mars que ses résultats du premier trimestre seraient sensiblement inférieurs à ceux enregistrés un an plus tôt. Il ne peut aujourd'hui que se féliciter d'avoir utilisé l'adverbe "sensiblement" - à la signification large - car son résultat opérationnel a chuté de 46,5%, à 604 millions d'euros. Pire encore, le bénéfice net a été divisé par trois, à 202 millions d'euros. Si les analystes avaient anticipé ces difficultés, ils attendaient tout de même un bénéfice un peu moins catastrophique (entre 230 et 391 millions d'euros selon AFX).Pour justifier cette contre-performance, le constructeur allemand invoque "la faiblesse du marché automobile, l'impact négatif des taux de change et le lancement de nouveaux modèles". De fait, le marché européen (les trois-quarts de l'activité du groupe) a reculé de 2,4% au premier trimestre. Quant à l'effet néfaste des taux de change, si le groupe ne donne pas d'indications chiffrées, on peut tout de même remarquer que le chiffre d'affaires a reculé de 2,7% alors même que les volumes écoulés ont progressé de 1,4%.Enfin, concernant les nouveaux lancements de modèles, ils ont logiquement engendré des coûts sans profiter au chiffre d'affaires. Là non plus, Volkswagen ne donne pas de détail. Mais il suffit de regarder le nombre de véhicules introduits sur le marché pour comprendre l'ampleur de la mutation opérée par le groupe. Ont en effet été successivement mis sur le marché les Volkswagen Touran, Transporter, New Beetle cabriolet, l'Audi A3 ainsi qu'une nouvelle offre de motorisation diesel pour le 4x4 Touareg et la berline Phaeton. Sur la période, le groupe a également dû supporter les coûts de développement de sa nouvelle Golf, qui ne sera lancée que dans les prochains mois.Si le renouvellement de sa gamme a été un facteur pénalisant au premier trimestre, Volkswagen compte bien en faire la clé de son succès futur. Grâce à cette nouvelle offre, "nous nous attendons à une amélioration significative de notre bénéfice opérationnel, particulièrement sur les troisième et quatrième trimestres", ambitionne le groupe. Cela ne suffira toutefois pas à améliorer la performance annuelle. En mars, Volkswagen avait dit que les économies de coûts réalisées via cette nouvelle gamme ne seraient sensibles qu'en 2004. Et ce mercredi, le constructeur a confirmé ses précédentes prévisions pour 2003, à savoir un résultat opérationnel inférieur à celui de 2002 (4,76 milliards d'euros).A Francfort, en fin d'après-midi, le titre perd 1,05%, à 31,99 euros.

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:02

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