24,6 milliards d'euros de pertes pour Deutsche Telekom

Les records n'en finissent pas de tomber. Après les 20,7 milliards de France Télécom et les 23,3 milliards de Vivendi, Deutsche Telekom vient d'établir, avec 24,6 milliards d'euros au titre de 2002, un nouveau record de perte annuelle pour une entreprise européenne.A l'image de celui des deux entreprises françaises, le résultat net de l'opérateur allemand a très largement pâti des dépréciations d'actifs concernant certaines de ses filiales et licences UMTS acquises à un prix élevé avant l'éclatement de la bulle. Elles ont atteint l'an dernier 21,4 milliards d'euros. Néanmoins, il n'y a pas ici de réelle surprise pour le marché, la plupart d'entre elles ayant été déjà comptabilisées au cours du troisième trimestre. En outre, le reste des résultats s'avère dans l'ensemble relativement correct, avec un Ebitda (proche de l'EBE) de 16,3 milliards d'euros (+8%), pour un chiffre d'affaires de 53,7 milliards d'euros (+11,1%).Comme l'avait déjà montré France Télécom avec Orange, Deutsche Telekom a confirmé ce lundi que c'est bien la téléphonie mobile qui tire actuellement les résultats des opérateurs historiques. Tandis que la division fixe (56% des revenus du groupe) a accusé une baisse de 8,9% de son Ebitda, T-Mobile a ainsi vu le sien augmenter de 61% (5 milliards d'euros) et son chiffre d'affaires de 35%, à 19,7 milliards d'euros. Dans un contexte boursier qui, il est vrai, est largement troublé par les décisions qui doivent être prises à l'ONU, l'ampleur des pertes a entraîné le titre dans le rouge. En fin d'après-midi, il lâche 8,46%, à 9,31 euros. Certains opérateurs craignent également que le groupe soit prochainement amené à refinancer ses engagements vis-à-vis des retraites. Néanmoins, cette publication a montré quelques signes encourageants.Tout d'abord, le quatrième trimestre a été synonyme de début de redressement pour l'Allemand. L'Ebitda du groupe a en effet augmenté de 14,6%, à 4,4 milliards, entre octobre et décembre, dépassant les prévisions du marché, qui n'espérait en moyenne que 4,24 milliards d'euros. Quant à la perte nette trimestrielle, elle a été ramenée à 100 millions d'euros, alors qu'elle culminait à 2,5 milliards un an auparavant.Par ailleurs, la réduction de la dette (passée de 64 à 61,1 milliards en trois mois) a été plus importante qu'attendu. Un argument de poids en faveur du groupe lorsque l'on sait que l'ampleur de l'endettement est l'une des principales sources d'inquiétudes du marché.Enfin, Deutsche Telekom a maintenu ses prévisions pour 2003. La dette devrait ainsi être ramenée entre 49,5 et 52,3 milliards à la fin de l'année et l'Ebitda est attendu entre 16,7 et 17,7 milliards d'euros.Siris vendu à LDComEn marge de la publication de ses résultats, Deutsche Telekom a annoncé la vente de sa filiale française de services aux grandes entreprises Siris au groupe français Louis Dreyfus Communications pour 25 millions d'euros. Le groupe allemand avait révélé en janvier avoir reçu plusieurs offres pour sa filiale française, qu'il avait achetée fin 1999 pour 732 millions d'euros mais dont il avait déprécié la valeur à hauteur de 473 millions dans ses comptes du troisième trimestre 2002. Siris, qui emploie 500 personnes, est spécialisée dans la téléphonie fixe et les services pour les grandes entreprises. Avec cette acquisition, LDCom va pouvoir continuer son développement sur le marché français des télécoms, qu'il mène à un rythme soutenu.
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