La guerre a bon dos

Les ventes en baisse? C'est l'Irak ! Les perspectives peu encourageantes? L'Irak, encore. Les mauvais résultats? L'Irak, toujours. Certes, il est vrai que les incertitudes liées à la perspective d'une guerre ont freiné l'appétit des consommateurs américains. Et que certaines entreprises, et surtout celles qui sont directement affectées comme les compagnies aériennes, ont souffert. Mais désormais, tout le monde invoque, à tort ou à raison, la guerre pour expliquer la situation difficile dans laquelle se trouvent les entreprises américaines. Il y a quelques jours, par exemple, Oracle déclarait que les incertitudes concernant la guerre avaient plombé ses affaires au dernier trimestre. Les consommateurs, trop inquiets, auraient reculé leurs achats de logiciels. Certes, admettent les analystes, le conflit arrive à un mauvais moment pour les fabricants de logiciels, puisque qu'en général, nombre d'achats sont effectués dans les derniers jours d'un trimestre. Mais dans le cas d'Oracle, les investisseurs sont quand même en droit de se poser la question : la guerre est-elle bien responsable de tout cela? Ne faudrait-il pas plutôt incriminer une restructuration interne mal engagée? Car Oracle a cherché à réorganiser ses forces de vente récemment, et il y a peut-être un lien avec ses difficultés actuelles... La guerre aurait donc vraiment bon dos. Et les investisseurs, aux dires des analystes, risquent de ne pas "acheter" cet argument bien longtemps. Car il y a bien d'autres raisons qui peuvent expliquer des contre-performances. L'économie américaine a encore bien des problèmes. Son ralentissement avait commencé avant les bruits de bottes, et certains économistes estiment maintenant que la fin de la guerre n'apportera pas grand chose en termes de stimulation économique. Bref, une fois la guerre finie, non seulement les entreprises ne pourront plus utiliser cet argument commode, mais en plus, elles devront véritablement faire des efforts pour être meilleures, plus concurrentielles et donc plus rentables, si elles veulent retrouver leur crédibilité auprès des investisseurs. Il se trouvera au moins des dirigeants de firmes en difficulté pour regretter la fin du conflit...
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