Le programme d'économies "ne se fera pas sans suppressions d'emplois", avait averti Axel von Ruedorffer, le directeur financier de Commerzbank, en présentant en février la première perte annuelle de l'histoire de son groupe. Les modalités de la restructuration viennent d'être précisées, et ce sont finalement 3.100 postes supplémentaires qui vont être supprimés. Une mesure d'ampleur, puisque parmi les différents articles de presse évoquant au préalable ce nouveau dégraissage, les plus pessimistes n'envisageaient pas plus de 3.000 suppressions de postes.Avec les réductions d'effectifs de 4.300 personnes déjà annoncées depuis 2001, ce sont donc au total 7.400 emplois qui auront été sacrifiés en vue du redressement de l'établissement, qui employait 36.541 personnes en décembre dernier.Après la perte de 298 millions d'euros affichées en 2002 (voir ci-contre), l'objectif affiché par Commerbank est de revenir dans le vert dès cette année. Pour cela, les mesures annoncées ce lundi devraient lui permettre d'économiser 688 millions d'euros en 2003. Le groupe semble donc vouloir accélérer sa restructuration par rapport à ses plans initiaux, lesquels prévoyaient bien que les coûts soient ramenés de 5,15 (leur niveau de 2002) à 4,5 milliards d'euros... mais pas avant 2004.Le cas de Commerzbank illustre bien la situation difficile dans laquelle se trouve actuellement l'ensemble de la finance allemande. A la crise des marchés, se sont ajoutées pour elle les ratés de l'économie locale, qui ont entraîné une vague de dépôts de bilan. Les banques d'outre-Rhin ont donc un besoin urgent de rééquilibrer leurs comptes. Et preuve que le temps presse: Commerzbank a enregistré la plus-value de cession de ses titres Crédit Lyonnais dans ses comptes de 2002, alors que l'offre du Crédit Agricole n'est ouverte que depuis vendredi dernier...Lundi soir, l'action lâche près de 6% (6,21 euros), portant son repli annuel à plus de 16%.