La baisse des marchés et Banca Intesa ont pesé sur le Crédit Agricole

Les analystes attendaient en moyenne un repli de 30%. C'est finalement une baisse de 27,5%, à 1,064 milliard d'euros, qu'a enregistrée le résultat net du Crédit Agricole au titre de 2002. Un bénéfice supérieur aux attentes du marché, qui d'après Reuters visait en moyenne 1,03 milliard, mais qui ne doit pas masquer la réalité. Si le groupe a bénéficié d'une contribution des caisses régionales de 464 millions d'euros (contre 437 prévus) et d'une charge du risque plus limitée qu'anticipée (207 millions au lieu de 262 millions), le reste des résultats est en revanche nettement moins flatteur.A commencer par le produit net bancaire (PNB). A 5,33 milliards d'euros, il recule de 15,6% et reste en-dessous des 5,4 milliards pronostiqués par les observateurs. Même chose pour le RBE (résultat brut d'exploitation). La où les analystes espéraient un chiffre de 1,52 milliard, le groupe n'a pu faire mieux que 1,4 milliard, soit un repli de 28,7% en un an. Bref, la rentabilité de la Banque verte s'est dégradée, comme en témoignent les charges d'exploitation qui représentent désormais près de 74% du PNB contre à peine 69% un an plus tôt.Comme on pouvait s'y attendre, le groupe a subi à l'instar de ses concurrents l'impact de la crise des marchés. Le phénomène a pu être amorti par les produits de taux et la collecte dans le pôle gestion d'actifs, dont le repli du RBE a été contenu à 4,9% (681 millions d'euros). Il a été un peu plus sensible dans la banque de grande clientèle où le RBE s'est tassé de 19,4%, à 564 millions d'euros. Mais c'est surtout au niveau de la gestion pour compte propre que la déprime a eu un effet dévastateur. Alors que cette division avait réussi à afficher un an plus tôt un RBE à l'équilibre, elle a en 2002 constaté un déficit de 320 millions d'euros.Autre handicap pour la banque: son pôle de banque de détail à l'étranger a pâti de la crise en Amérique Latine et du plan stratégique mis en place en septembre chez Banca Intesa. Bref, la branche a vu son RBE baisser de 35,9% à 150 millions d'euros et son résultat net passer dans le rouge. D'où une contribution négative de 97 millions d'euros pour la Banque verte.Dans ce contexte troublé, l'établissement a tout de même réservé une relative bonne surprise au marché. Les grandes banques françaises avaient déjà montré de bonnes performances pour la banque de détail dans l'Hexagone. Le Crédit Agricole en a apporté une nouvelle preuve. Dans ce domaine, le RBE a augmenté de 4,2%, à 325 millions d'euros et le résultat net de 24,1%, à 603 millions.Ces résultats concernant "une année de progrès", comme le souligne Jean Laurent, le directeur général, restent toutefois au second plan. Ce n'est en effet que jeudi qu'est attendue la grande actualité de la semaine pour le Crédit Agricole, le CECEI devant à l'issue d'une nouvelle réunion se prononcer sur le rapprochement envisagé avec le Crédit Lyonnais.A ce sujet, Jean Laurent s'est déclaré confiant, estimant que "si des conditions devaient être posées, elles ne devraient pas être de nature à altérer suffisamment le projet économique".Mercredi soir à la Bourse de Paris, l'action progresse de 2,77%, à 13 euros.
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