La réaction du marché est positive au lendemain du feu vert conditionnel accordé par le CECEI (Comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement) au mariage entre le Crédit Agricole et le Crédit Lyonnais (voir ci-contre). Si l'action Crédit Lyonnais avance peu (+2,66%, à 54 euros) restant soumise aux modalités de l'offre du Crédit Agricole, celle de la Banque verte bondit en revanche de 8,5%, à 14,30 euros. Dans un marché fortement haussier où la plupart des valeurs bancaires affichent des gains confortables, il serait toutefois hâtif de n'attribuer cette hausse qu'à la décision de jeudi soir.Mais les analystes s'accordent tout de même à dire que les conditions posées par le CECEI -qui a principalement demandé la cession de 85 agences et le gel du réseau dans 32 départements- restent modestes. "Ces fermetures représentent moins de 1% des agences sur les 9.200 points de vente du nouveau groupe. Autant dire beaucoup de bruit pour rien", estiment les analystes de CIC Securities, cités par l'AFP.Pour autant, ce feu vert (sans surprise majeure) ne change rien au problème de fond. Les professionnels demeurent toujours prudent quant aux conséquences fondamentales du mariage des deux établissements.Bien sûr, il donnera naissance au leader de la banque de détail en France, avec 27% des agences et 30% des dépôts. Mais, alors que "le Crédit Lyonnais avait basé une partie de sa croissance future et de sa conquête de clientèle sur des ouvertures d'agences (...) nous ne savons pas comment se situe ce projet dans le cadre des contraintes du CECEI", souligne CIC Securities.Les autres branches d'activité soulèvent également quelques interrogations. "Les attentes du groupe dans la banque de financement et d'investissement nous semblent optimistes car les synergies devront se mettre en place rapidement alors que l'environnement de marché et la conjoncture économique sont, pour l'instant, défavorables", estime toujours Fideuram-Wargny.L'opération devrait aussi avoir des répercussions sur la structure financière du groupe. C'est du moins l'opinion de Fitch qui a annoncé qu'il réduirait, de AA+ à AA, la note de la dette à long terme du Crédit Agricole s'il s'assurait le contrôle majeur du Lyonnais. L'intégration ne devrait, selon l'agence, pas améliorer le profil de risque de la Banque verte.Enfin, la menace d'un recours des salariés -inquiets des répercussions sur l'emploi des demandes du CECEI- pèse sur le projet. "Une réunion de l'ensemble des syndicats sur un éventuel recours devrait avoir lieu", a indiqué à l'AFP un responsable syndical, tandis que le SNB-CFE/CGC parle de "la grande braderie" ouverte par le CECEI.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:55

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