2003, année de toutes les incertitudes pour les banques européennes

Une année 2002 marquée par la chute des opérations de marchés, la montée des risques et la bonne tenue des activités de banque de détail, une année 2003 placée sous le signe de la plus grande incertitude: les résultats des grandes banques européennes annoncés aujourd'hui sont tous influencés par les mêmes facteurs, qu'il s'agisse de la société Générale en France (lire ci-contre), de la néerlandaise ABN Amro ou de la britannique Barclays.Aux Pays-Bas, ABN Amro a annoncé un bénéfice net de 685 millions d'euros pour le quatrième trimestre 2002, un chiffre supérieur aux prévisions des analystes, qui tablaient sur 616 à 682 millions d'euros.Sur l'ensemble de 2002, ABN Amro a cependant enregistré un recul de 31,7% de son bénéfice net qui s'établit à 2,207 milliards d'euros. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice s'élève à 2,412 milliards, un chiffre légèrement supérieur aux propres prévisions de la banque. Affectée par la morosité économique générale, l'activité du groupe bancaire a reculé l'année dernière, le produit net bancaire baissant de 2,9% à 18,28 milliards d'euros. Confronté à la montée des mauvais risques, ABN a dû relever ses provisions de 18,9%, à 1,7 milliard d'euros. Et c'est la division clients particuliers et commerciaux qui s'est le mieux tirée d'affaires, avec une progression de son produit net bancaire de 1,8%. Pour l'année en cours, ABN Amro se veut extrêmement prudent. Selon Rijkman Groenink, le PDG du groupe, il serait tout à fait irréaliste de formuler des prévisions aujourd'hui, au vu des "incertitudes géopolitiques" qui prévalent actuellement. Le PDG, qui donnera des prévisions pour 2003 quand la situation internationale se sera éclaircie, se déclare malgré tout "sceptique sur un redressement durable de l'économie" cette année. Dans une lettre aux actionnaires, il indique simplement que, en cas de maintien de la situation économique actuelle et "dans l'hypothèse où une guerre pourrait être évitée, le bénéfice net 2003 devrait être supérieur à celui de 2002". Côté britannique, Barclays a réalisé en 2002 un produit net bancaire de 11,379 milliards de livres (+2%) et un bénéfice imposable de 3,205 milliards de livres (4,856 milliards d'euros), en baisse de 6% par rapport à 2001, un chiffre conforme aux attentes des analystes qui se situaient dans une fourchette de 3,060 à 3,383 milliards de livres.L'établissement britannique a lui aussi été frappé par la dégradation des risques. En conséquence, il a dû accroître de 29% ses provisions pour créances douteuses, à 1,484 milliard de livres. En outre, selon la banque, le déclin de 24% de l'indice Footsie-100 de la Bourse de Londres en 2002 lui a coûté 178 millions de livres. Pour 2003, enfin, la banque se trouve exposée aux mêmes incertitudes que ses consoeurs. Elle affirme en effet "n'avoir que deux certitudes: la première, c'est que nous serons de nouveau confrontés à l'atmosphère incertaine à laquelle nous avons fait face en 2002. La seconde est que Barclays est bien placé, grâce à la variété de ses activités, la qualité de son personnel et sa détermination, pour réussir et saisir les opportunités qui se présenteront".
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