Soldes chez Gucci... pour la maison PPR

Conjoncture morose, peur des attentats dans les grands magasins, phobie de la pneumopathie en Asie où les ventes duty free s'effondrent : les grandes maisons de luxe font grise mine. Seul le marché japonais continue comme par miracle de se maintenir. La levée des incertitudes promise par la fin de la guerre en Irak n'aura pas induit le rebond espéré. Le SRAS pourrait avoir un impact plus sérieux que le 11 septembre selon les spécialistes. Le joaillier italien Bulgari a récemment suggéré qu'il pourrait même accuser une perte cette année. Mais PPR, le propriétaire du troisième groupe de luxe mondial, Gucci, se frotte les mains. Les mauvaises nouvelles du secteur, qui pèsent sur les valorisations, font lentement glisser le cours de la maison de luxe florentine à la baisse, même si celui-ci reste protégé d'un dévissage brutal par l'assurance, pour les actionnaires, d'encaisser 101,5 dollars par action en mars prochain de ce même PPR. Bien sûr, les Cassandre ne manqueront pas d'entonner leur couplet sur cet investissement de diversification dans le luxe payé beaucoup trop cher, inopportun compte tenu de la dégradation sans précédent de la conjoncture du secteur, voire hasardeux au regard d'une visibilité très faible... Mais PPR, ulcéré de s'entendre mis en doute sur sa capacité même à honorer la facture de l'OPA de 2004, a pris le taureau par les cornes en octobre dernier et ne cesse depuis de grignoter davantage, dès que les opportunités se présentent, le capital de Gucci. En six mois, il a ainsi acquis plus de 10% du capital du maroquinier, dont plus de 1% la semaine passée et 2% au mois d'avril, portant son contrôle à 63,3%. Lentement mais sûrement, le groupe de François Pinault s'approche du seuil des 70% qu'il est autorisé à atteindre avant la fin de 2003.Non seulement la déprime du secteur l'y encourage, mais la chute continue du dollar contribue elle aussi à alléger son prix de revient moyen (85,78 euros seulement la semaine dernière). Le cours de Gucci à New York est à son plus haut niveau depuis un an et n'est plus qu'à 4,3 dollars (4,4%) des fatidiques 101,5 dollars. A l'inverse, il est au plus bas depuis octobre à la Bourse d'Amsterdam, où PPR effectue l'essentiel de ses emplettes. Au total, Serge Weinberg, le patron de PPR, évalue à un milliard d'euros l'économie réalisée grâce à la baisse du billet vert. Une ristourne bienvenue pour une addition finale d'au moins 3 milliards de dollars (2,6 milliards d'euros) pour les 30% que PPR devra assurément proposer d'acquérir au printemps prochain....
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