La "convergence" signe son grand retour

Quand une émission de télévision-réalité - au hasard Star Academy - augmente son jackpot grâce à ses multiples déclinaisons sur Internet ou sur les téléphones mobiles, ne voit-on pas à l'oeuvre la "convergence" entre les médias et les télécoms? Le concept n'a pas porté bonheur à AOL Time Warner ou à Vivendi Universal, qui avaient construit sur cette base leur stratégie - jusqu'à l'impasse. Pourtant, l'intuition était bonne.Tant au Mip TV - le marché de la production télévisuelle - qu'au Milia - le forum des professionnels des contenus interactifs - qui se déroulaient cette semaine à Cannes, la complémentarité entre les "tuyaux" et les contenus a tenu le haut des marches du palais des Festivals. Un programme télé n'est en effet plus envisagé sans une dimension interactive. Et celle-ci se matérialise, par exemple, par le recours aux SMS surtaxés pour faire voter les téléspectateurs, mais aussi par la diffusion, souvent payante, via Internet d'images prolongeant le programme, ou encore par des jeux, "chats" et achats de produits dérivés.Mais là où Jean-Marie Messier et Steve Case - le promoteur de la fusion AOL Time Warner - visaient un contrôle de l'ensemble de la chaîne de valeur, les industriels paraissent aujourd'hui surtout préoccupés de se chercher la meilleure place sur celle-ci. Leur puissance financière ayant été entamée par la crise, ils sont désormais dans une logique de recentrage sur leur métier de base. Les opérateurs gèrent les abonnés et les tuyaux, les groupes de médias proposent des contenus et les fournisseurs de plates-formes technologiques contribuent à assembler le tout. Dans cet univers où apparemment tout le monde reste à sa place, la compétition n'en est pas moins féroce, chacun ayant intérêt à se révéler indispensable pour peser dans le rapport de forces. On peut toutefois constater qu'un acteur comme Vodafone n'a guère besoin de contrôler l'ensemble de la chaîne de valeur pour peser de tout son poids. A son actif, il y a 100 millions d'abonnés qui donnent au numéro un mondial du mobile la capacité d'attirer à lui les meilleurs équipements et les meilleurs contenus. La convergence, c'est aussi celle des intérêts bien compris de chacun.
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