A voir les chiffres délivrés par Boeing concernant son quatrième trimestre 2002, on pourrait croire que le groupe ignore la crise. Effectivement, sur les trois derniers mois de l'année dernière l'avionneur a multiplié son bénéfice net par six, à 590 millions de dollars.Mais, même si ce chiffre est en ligne avec les prévisions des analystes, il convient de le replacer dans son contexte. Car le groupe a bénéficié d'un effet de base favorable. L'année précédente à la même époque, Boeing avait en effet inscrit une provision de 622 millions de dollars en raison des attentats du 11 septembre.Or, si l'on exclut les éléments non-récurrents, la tendance n'est plus la même puisque le résultat recule de 722 à 571 millions de dollars. Cela correspond à un bénéfice de 71 cents par action.Sur l'année entière, le bénéfice a également souffert. Certes, le résultat de seulement 492 millions de dollars, contre 2,83 milliards en 2001, a été faussé par une charge de 1,8 milliard au premier trimestre, relative à des changements de normes comptables. Mais, en neutralisant cette écriture, le résultat reste encore en repli de 17,9%.La raison principale en est simple: le groupe a dû affronter la crise du secteur aérien comme en témoigne le chiffre d'affaires annuel en recul de 7%, à 54,07 milliards de dollars. Et la situation ne devrait pas s'arranger dans les mois à venir. "Le recul de l'aviation commerciale reste sérieux", constate le groupe dans son communiqué. D'autant que la concurrence d'Airbus est de plus en plus pénalisante pour l'Américain. Les prévisions délivrées par Boeing en attestent.Après les 381 livraisons effectuées en 2002, le constructeur américain, qui ne voit pas de rebond avant 2005, ne vise pas plus de 280 livraisons en 2003 et 2004. A titre de comparaison, le groupe européen ambitionne 300 livraisons en 2003, après les 303 de 2002, et devrait du coup ravir sa place de leader à Boeing (voir ci-contre).Dans les comptes, cela devrait se traduire par un chiffre d'affaires de 49 milliards de dollars (contre 50 milliards précédemment attendus) en 2003, et de 52 à 54 milliards en 2004. Côté résultats enfin, le groupe se veut un peu plus prudent que le marché. 2003 devrait se solder par un BPA de 1,90 à 2,10 dollars, contre 2,20 attendus par le marché. Pour 2004, la différence est encore plus flagrante. Là où le marché visait un BPA de 2,74 dollars, Boeing ne table que sur un chiffre de 2,10 à 2,30 dollars. Cette dernière prévision tient notamment compte du besoin de financement de sa caisse de retraite, évalué à 1 milliard de dollars.A Wall Street, l'action Boeing progresse de 1,37% (31,03 dollars), dans la matinée.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:50

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