A l'image d'Alstom qui a récemment indiqué que sa restructuration devrait passer par une augmentation de capital massive, le conglomérat industriel ABB souhaite lui aussi renforcer ses fonds propres pour faire face à la crise qu'il traverse. Il a ainsi annoncé dans la matinée, qu'il allait demander à ses actionnaires d'approuver un élargissement de son capital pouvant aller jusqu'à 400 millions de titres, soit 35% de son capital actuel.Selon les plans du groupe, l'opération devrait se dérouler en deux partie. D'une part, ABB souhaite porter de 100 à 250 millions de francs suisses son capital autorisé. Ce qui se traduirait par l'émission de 100 millions d'actions.Par ailleurs, les actionnaires seront consultés sur l'élargissement de 250 à 750 millions de francs suisses du capital conditionnel. Une opération qui suppose la création de 300 millions d'actions nouvelles.Pour ABB, le but est bien entendu de se renforcer pour faire face à la crise qu'il traverse. "Le conseil d'administration d'ABB estime qu'il s'agit d'une mesure prudente pour assurer au groupe de la flexibilité dans l'obtention de fonds au-delà des sources actuelles", souligne le communiqué.Le groupe précise d'ailleurs ses intentions. 30 millions de ces titres seraient notamment destinés au règlement des litiges sur l'amiante aux Etats-Unis, et 210 millions devraient servir de couverture à options, obligations ou autres instruments financiers.Ces fonds ne seront certainement pas de trop pour sortir ABB de la mauvaise passe qu'il traverse. Affecté par un climat économique peu favorable et par la montée du risque amiante aux Etats-Unis, celui qui faisait figure il y a quelques années de "General Electric européen" a vu sa situation se dégrader brutalement. Après les -691 millions de dollars de 2001, la perte est passée à 787 millions de dollars l'an passé.Dans ces conditions, la diversification et l'expansion opérées par le passé ont également eu un coût. L'endettement s'est accru tandis que les fonds propres reculaient. A la fin de l'année dernière, le groupe affichait une dette totale de 7,95 milliards de dollars et une dette nette de 3,26 milliards pour des fonds propres de seulement 1,3 milliard de dollars, soit un taux d'endettement de 250%.Pour se redresser, ABB s'est donc lancé dans une cure d'amaigrissement passant par des cessions d'actifs et des suppressions d'emplois. Mais pour le marché, le mal a déjà été fait. Depuis un an, le cours de l'action ABB a été divisé par quatre. Et les annonces d'aujourd'hui ne sont pas pour arranger les choses. Si l'augmentation de capital pourrait constituer un bol d'air pour les finances du groupe, les investisseurs craignent quant à eux son aspect dilutif. Le titre lâche 3,8%, à 3,80 francs suisses.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:59

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