Grundig dépose son bilan

C'est le dernier acte pour le groupe électronique allemand, aux prises à de sérieuses difficultés depuis des mois. Selon un porte-parole de l'entreprise, Grundig a déposé son bilan ce lundi, quelques jours après le départ de son patron. Hans-Peter Kohlhammer, a en effet été démis de ses fonctions le 8 avril, après avoir essuyé deux échecs dans des négociations avec deux éventuels repreneurs.En moins de deux mois, le Taïwanais Sampo et le groupe turc Beko se sont succédés au chevet de Grundig. Le groupe allemand, qui fabrique notamment des téléviseurs et des autoradios et emploie 4.000 personnes outre-Rhin, a accusé en 2001 une perte de 150 millions d'euros, et s'attend pour 2002 à une perte minimale de 75 millions d'euros. Il était désespérérément à la recherche de partenaires stratégiques. Mais aucun accord n'a été conclu et, après l'échec des discussions avec Sampo, le deuxième repreneur potentiel, Beko, a finalement jeté l'éponge il y a quelques jours. Les ennuis de Grundig ont commencé en 1997, après le désengagement du groupe néerlandais Philips. Repris par un consortium bavarois formé par Anton Kathrein, des banques et des compagnies d'assurances, Grundig a alors entamé sa restructuration. Mais après avoir dégagé un léger bénéfice en 1998, l'entreprise a rapidement replongé dans le rouge. "Grundig a perdu 150 millions d'euros en quatre ans", expliquait son PDG Anton Kathrein.L'homme d'affaires a alors sauvé une première fois Grundig de la faillite en acquérant 49% du capital, en 2000, avant de devenir propriétaire à 89 % du groupe. Puis, en 2001, il a dû réduire les effectifs du groupe, qui réalisait un chiffre d'affaire de l'ordre de 1,4 milliard d'euros. Sur un total de 6.000 personnes, près de 2.000 emplois ont été supprimés. De plus, le groupe s'est attelé à des cessions pour un montant de 70 millions d'euros. Ainsi, en juin dernier, Grundig a cédé son activité décodeurs à Thomson Multimédia. Mais ces mesures se sont avérées insuffisantes, et la direction de Grundig s'est peut-être mise en quête trop tardivement d'un partenaire stratégique.
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