Nokia vainqueur faute de combattants

Le KO est indiscutable. Avec deux téléphones sur cinq vendus aux couleurs de Nokia, l'industriel finlandais a achevé 2002 au firmament du marché des téléphones mobiles qu'il a tant contribué à dynamiser. Loin derrière, Motorola, Samsung et Siemens se disputent les accessits d'un autre championnat. Officiellement ou non, ils ont de toute façon renoncé à détrôner le géant finlandais. Mais, dans l'absolu, le peuvent-ils seulement ?Quand le marché était en pleine explosion, une bonne dizaine de fabricants pouvaient espérer capter une part de la croissance exponentielle de la demande pour les téléphones portables. Mais, depuis le trop-plein de l'année 2000, le reflux du marché a mis en difficulté de nombreux constructeurs. Trop de coûts de développement et de fabrication pour trop peu de volumes: seul Nokia a traversé la période sans trop de casse. Pourtant, la consolidation longtemps pronostiquée n'a pas eu lieu.Bien placés dans le peloton de tête, Motorola et Siemens ont flirté sans conclure. Sony et Ericsson se sont essayés à une alliance défensive dans une société commune qui aujourd'hui pèse moins que la somme des parties engagées. Alcatel, Philips et même Sagem ont envisagé de céder ou marier leurs activités à des partenaires, sans succès. Aujourd'hui restructurés à coups de délocalisation et d'externalisation, ils gagnent un peu d'argent avec des volumes honnêtes en se spécialisant sur des segments précis du marché.Le tour est vite fait : il n'y a aucun fabricant d'une taille potentiellement comparable au groupe finlandais. Les fabricants asiatiques (NEC, Toshiba, LG ou Samsung) sont bien passés à l'offensive à la faveur de la déferlante du mobile multimédia sur écran couleur, mais l'essentiel de leur activité reste encore sur leur marché domestique. Seul le coréen Samsung a effectué une percée significative sur les marchés occidentaux, mais il partait de fort loin.Pour un moment encore, les dirigeants de Nokia peuvent donc dormir tranquilles. A charge pour eux de ne pas laisser passer les évolutions technologiques comme les terminaux qui font converger téléphonie et informatique. Microsoft s'est déjà bien positionné sur ce segment. Mais, dans l'hypothèse où Nokia serait mis en difficulté dans ce domaine, il n'aurait alors pas rendu les armes face à l'un de ses rivaux actuels, mais face à plus gros que lui.
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