Havas ne voit toujours pas de véritable reprise avant 2004

Certes, les analystes n'espéraient pas de miracles. Mais ils s'attendaient tout de même à ce qu'Havas soit parvenu à limiter un peu mieux la casse au premier trimestre. Car c'est une marge brute* bien inférieure aux pronostics qu'a publiée mardi matin le groupe publicitaire. Elle n'est ressortie qu'à 402 millions d'euros, là où le consensus établi par Reuters visait un chiffre de 426 millions d'euros.Les raisons de cette contre-performance sont simples. D'abord, le groupe, très implanté en Amérique du Nord, a été freiné par le repli du dollar. Il en estime l'impact à -12,2%. Ensuite, et d'une manière plus générale, "le premier trimestre 2003 reflète le climat d'incertitude politico-économique", précise le communiqué. Le chiffre d'affaires en témoigne. A 2,7 milliards d'euros, il a baissé de plus de 19%.Enfin, les effets de périmètre ont joué négativement: 8 millions de marge brute ont été perdus suite à la fermeture de sociétés contre 2 millions gagnés grâce aux acquisitions. En résumé, la seule croissance organique est plus flatteuse. Mais, à -5,8%, elle n'atteint tout de même pas les estimations du marché, situées autour de -4,5%.Après ce premier trimestre délicat, le groupe s'est déclaré "prudemment optimiste", concernant l'évolution de ses revenus sur le reste de l'année. Un sentiment qui a conduit Havas a maintenir ses précédents objectifs, sans toutefois aller jusqu'à les chiffrer. Ainsi, il veut poursuivre l'amélioration de son taux d'Ebit (marge opérationnelle, qui était l'an passé de 11,6%) et continuer à améliorer le free cash-flow.D'une manière générale, 2003 ne devrait donc être qu'une année de transition. Comme une grande partie du secteur, Havas continue à ne pas voir de véritable reprise avant 2004.Si l'action a souffert dans les premiers échanges, le groupe a néanmoins rassuré les investisseurs dans la matinée, en confirmant la stabilisation du marché américain. En outre, "si nous ne percevons pas encore dans le marché des signes forts pour une reprise, nous pensons que l'évolution des investissements dans la communication sera positive sur le reste de l'année", a déclaré le groupe. Des propos qui ont permis à l'action de se rattraper. En fin de journée, elle gagnait 12,58%, à 3,58 euros.Après la clôture, c'est Publicis qui a à son tour annoncé des chiffres trimestriels. Et les observateurs, qui attendaient des résultats meilleurs que chez Havas, n'ont pas été déçus. Grâce à l'intégration de Bcom3, Publicis a affiché une marge brute trimestrielle en hausse de 57%, à 905 millions d'euros. Un chiffre conforme à la prévision d'Aurel-Leven. Mais c'est surtout à données constantes que la qualité des résultats de Publicis peut être appréciée. Dans cette configuration, la marge brute s'est repliée de 1,2%, contre 1,8% attendu par le consensus Reuters, traduisant, comme le prévoyait Aurel-Leven, "une meilleure résistance pour Publicis que pour Havas".latribune.fr*Marge brute: plus que le chiffre d'affaires, elle est le véritable indicateur des revenus des groupes de publicité. Elle correspond au chiffre d'affaires, duquel sont retranchés les achats d'espaces.
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