C'est finalement Richard Parsons, l'actuel directeur général d'AOL Time Warner, qui va devenir président du conseil d'administration du groupe. Elu à l'unanimité par les administrateurs, Richard Parsons succèdera, le 16 mai prochain, à Steve Case, le fondateur d'AOL, qui a jeté l'éponge le 12 janvier sous la pression des actionnaires mécontents. La nomination de "Dick" Parsons, un Noir américain quinquagénaire, était attendue. Elle marque la victoire définitive des "anciens" sur les jeunes loup d'Internet au sein de la maison. La fusion entre AOL et le géant des médias Time Warner, dont Steve Case a été l'artisan, est aujourd'hui largement considérée comme un échec. Les investisseurs ont vu leurs titres perdre 70% de leur valeur depuis janvier 2001. AOL, le numéro un mondial des services d'accès à Internet avec plus de 35 millions d'abonnés, est désormais ravalé au rang de simple division. Celle-ci a vu la publicité s'évaporer et la croissance du nombre d'abonnés se ralentir. Et sa situation financière plombe les résultats de tout le groupe. Richard Parsons n'a d'ailleurs pas attendu d'avoir tous les pouvoirs pour prendre des décisions, restructurer le groupe et mettre en place des hommes de confiance qui ont tous fait leurs preuves chez Time Warner. En mai dernier, il avait déjà écarté Gerald Levin, l'autre artisan de la fusion AOL-Time Warner.Il y a cependant une ombre au tableau : Richard Parsons va cumuler deux mandats - ceux de responsable exécutif et de président du conseil d'administration - , ce qui, au vu des débats aux Etats-Unis sur la corporate governance, risque de susciter des inquiétudes sur les méthodes de gestion du numéro un mondial des médias. Depuis les scandales financiers de ces derniers mois, les entreprises américaines sont en effet fortement incitées à dissocier les fonctions de PDG exécutif et de président du conseil d'administration. Les administrateurs d'AOL Time Warner sont d'ailleurs conscients du danger. Ils ont tenu à souligner, dans le communiqué annonçant la nomination de Richard Parsons, que le gouvernement d'entreprise était l'un de leurs principaux soucis, et que le conseil tiendrait ses réunions en l'absence du PDG et d'autres cadres du groupe, afin de préserver son indépendance.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:49

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