Air Lib déclaré en cessation de paiement

Air Lib est officiellement en faillite. D'abord attendue la semaine dernière avant d'être repoussée, la cessation de paiement a été déclarée ce jeudi par la direction de la compagnie au greffe du Tribunal de commerce de Créteil.Une audience aura lieu dès lundi matin. "La chambre du conseil examinera - à huit clos - la situation ainsi créée et entendra, en présence du procureur de la République, les dirigeants de l'entreprise, les représentants du personnel et leurs conseils respectifs", précise un communiqué du Tribunal.A l'issue de cette audience, le Tribunal mettra l'affaire "en délibéré" et le président fixera la "date et l'heure à laquelle le jugement sera prononcé en audience publique", poursuit le communiqué.Toutefois, le PDG d'Air Lib, Jean-Charles Corbet, veut encore s'accrocher à un mince espoir. Si les discussions qu'il disait mener vendredi dernier avec "d'autres investisseurs potentiels" n'ont pour l'instant rien donné, il a en revanche indiqué qu'il souhaitait obtenir "une ultime réunion téléphonique avec Imca, l'investisseur néerlandais". Ce dernier, après avoir abandonné les négociations prétextant une mésentente sur les conditions d'achat d'appareils à Airbus, est revenu à la charge depuis mercredi.Il a en effet adressé une lettre au président de la République, lui demandant de servir d'intermédiaire avec l'avionneur. "Un avion est prêt, nous pouvons être à Paris dans une heure pour reprendre les négociations", a déclaré hier à l'AFP Harm Prins, le vice-président d'Imca. Certes, il a reconnu que les discussions avaient achoppé sur un désaccord entre entreprises privées, mais il a fait appel à la responsabilité sociale du gouvernement en parlant de "18.000 emplois directs et indirects en péril".Mais c'est une fin de non-recevoir qui a été opposée au Néerlandais par le ministre des Transports, Gilles de Robien. Interrogé par la radio BFM mercredi, il a rétorqué, insistant sur le caractère privé des négociations, qu'Imca ne devait transformer "ni le président de la République, ni les membres du gouvernement en VRP". Et l'heure semble bel et bien à l'agacement côté gouvernement. "Ils savent négocier ce qu'ils achètent. Ils ont su acheter et vendre des machines à coudre pour faire leur fortune. Ils devraient savoir aujourd'hui le cas échéant s'ils en veulent, acheter des Airbus aux meilleures conditions", a ajouté Gilles de Robien.La position du gouvernement reste néanmoins très inconfortable. Car il fait d'un autre côté l'objet de vives critiques de la part des salariés qui reprochent au ministère des Transports le retrait de la licence de la compagnie, qui oblige les avions d'Air Lib à rester au sol depuis le 6 février. Diverses manifestations ont été organisées par le personnel de la compagnie et les risques qui pèsent sur les 3.200 emplois sont bien mal venus pour le gouvernement dans un contexte social déjà fort troublé.Pour sauver un maximum d'emplois, la CFTC demande "fermement" au gouvernement que le rachat des créneaux horaires d'Air Lib par d'autres compagnies aériennes soit conditionné à l'embauche des salariés de la compagnie, a déclaré jeudi à l'AFP son secrétaire général, Jacky Dintinger. "Au moment où l'Etat va redistribuer les couloirs aériens, nous demandons fermement que tous les salariés qui s'occupaient de ces couloirs viennent avec", a-t-il indiqué. "C'est urgent (...) il ne s'agit pas de brader les couloirs aériens à Air France ou à d'autres, et que ceux qui sont concernés par le plan social restent sur le carreau", a-t-il ajouté.
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